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8 sept. 2016

"Pars vite et reviens tard" - Fred VARGAS


Résumé (quatrième de couverture) :

A Paris, Joss, crieur de profession, déclame pour les habitants leurs petites annonces... et de mystérieux messages en ancien français. Pendant ce temps ; le commissaire Adamsberg reçoit une jeune femme s'inquiétant de l'apparition de dessins énigmatiques sur les treize portes de son immeuble. Entre ces messages et ces dessins : un, deux... puis cinq cadavres morts par strangulation et recouverts de charbon de bois. La presse s'empare de l'événement ; s'installe alors la peur de la peste noire... Pour son septième roman, Pars vite et reviens tard, Fred Vargas a obtenu le prix des libraires en 2002. On y retrouve les personnages en marge que la romancière affectionne, son goût pour la petite et la grande histoire, ainsi que son talent pour monter, puis démonter une énigme policière savamment construite. Les élèves pourront ainsi étudier tes différents points de vue, analyser te rythme de la narration et découvrir te roman policier. En outre, l'appareil pédagogique est suivi d'une interview exclusive de Fred Vargas.

Maintenant, place au livre !

Il faut bien le dire, c'est bien fait, bien ficelé et j'ai vraiment aimé.

Sous une écriture en apparence légère, notre romancière sait parfaitement travailler la psychologie des personnages et jouer sur les nerfs du lecteur. C'est bien écrit, très fluide et agréable à lire.

Tout y est, les personnages originaux et complets, l'athmosphère, l'Histoire - (j'ai plus qu'un faible pour la touche historique), et bien sûr le suspense. Et ce qui ne gâche rien, la fin est top.

Quel est le lien entre ces deux affaires, entre ces 4 peints sur toutes les portes d’un même immeuble, sauf une et ces messages incompréhensibles mais semblant contenir une menace insidieuse ? J’ai très vite compris qu’il y en avait un mais le puzzle met longtemps avant de s’assembler. J’ai beaucoup aimé le début, où l’on fait la connaissance du Crieur et des habitants de la place Edgar-Quinet. Même s’il est très descriptif, le style de l’auteur m’a immédiatement plu. Je le trouve très « littéraire », travaillé, soigné et je me suis laissé porter par son écriture et ses personnages, eux aussi très travaillés, à la psychologie étudiée comme Joss, le marin taciturne, Decambrais, l’intello tenancier d’un hôtel clandestin où échouent des âmes blessées par la vie, tout comme lui, Lizbeth, la grande gueule au grand cœur, protectrice avec son petit monde, Damas, un peu simplet et sa sœur, Marie-Belle qui veille sur lui,… Ces chapitres alternent avec ceux dédiés à Adamsberg et le mystère des 4, jusqu’à se recouper ensuite, lorsque le lien est enfin fait… L’auteur prend donc le temps d’installer son intrigue et ses personnages. Première rencontre avec son célèbre commissaire en ce qui me concerne et si j’ai trouvé l’enquête longue, le dénouement tardant à venir, les indices distillés au compte-goutte, j’ai aimé les personnages qu’elle a su créer, auxquels elle donne vie en les dotant d’une réelle personnalité, qu’il s’agisse des personnages secondaires ou d’Adamsberg. Ils n’ont rien de manichéen, sont très humains, ni tout noirs ni tout blancs et le héros n’échappe pas lui non plus à cette règle. Autant j’ai apprécié son côté intuitif, désorganisé, qui n’arrive pas à rester en place, autant j’ai du mal avec son détachement, l’impression qu’il donne de se foutre de tout, que rien ne le touche, à part peut-être Camille. L’opposition avec son adjoint, Danglard, est flagrante. Ce dernier est un intellectuel, à la pensée organisée, qui n’est guidé que par la raison, presque maniaque, avec un petit côté fragile également. Ils forment un duo atypique et qui fonctionne plutôt bien (même si dans cet opus, Danglard semble à la traîne, c’est Adamsberg qui prend les choses en main et résout l’énigme sans avoir réellement besoin de lui). 

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