Un roman attachant dans la quête d’identité … sujet trop
souvent évincé mais qui malheureusement est très présent à notre époque.
Année de
parution : 2015
Nombre de
pages : 339
ISBN : 978-2-35208-2064
Editions : Les
éditions du bord du Lot
Résumé
(quatrième de couverture) :
Ninon, veuve et grand-mère encore jeune, est biographe dans une
maison d’édition.
Un jour, un vieux monsieur fait appel à leurs services pour la
rédaction de sa biographie. Son récit en forme d’aveux va bouleverser Ninon qui
se sent concernée.
Qu’a-t-il bien pu divulguer pour l’affecter aussi
douloureusement ? Malheureusement il décède avant d’avoir tout dévoilé et
de nombreuses questions restent posées. Elle ne peut en rester là. Elle doit
savoir. Elle doit comprendre … Il lui semble évident que sa naissance et la vie
de sa famille sont impliquées.
D’Agen où elle réside, c’est dans le petit village du Mas-d’Agenais
que vont l’amener ses investigations pour lesquelles elle va bouleverser ses
habitudes de vie. Dans son esprit tourmenté elle espère faire entrer la lumière
à travers les souvenirs d’une attachante vieille dame. Trouvera-t-elle des
réponses ? De l’affection ? Et, pourquoi pas, de l’amour ?
Citations :
« Vous semblez savoir écouter sans interrompre à
tout moment pour essayer de placer vos commentaires. C’est une sale manie que
je déplore chez les gens qui ne prennent pas la peine d’attendre que vous
terminiez votre exposé pour intervenir. »
« Rien n’est plus beau qu’un visage rendu
transparent par toute une vie de peines et de joies, de combats et de paix
intérieur. – Frère Roger – »
Quelques mots sur
l’auteure :
Née en 1949 à
Oran (Algérie). C’est dans l’univers du meuble et de sa fabrication, la
« Compagnie du sud », société créée par son frère en région PACA,
qu’elle a passé la plus grande partie de sa vie active. Aujourd’hui, retirée
dans un lieu merveilleusement plus reposant (le Lot-et-Garonne) elle peut enfin
se consacrer à ses petits-enfants et à l’écriture.
Maintenant, place
au livre !
Mon avis et mon ressenti …
Savez-vous ce qu’est une liseuse ? Oui, me
direz-vous, c’est une sorte de livre numérique !
Mais pas tout à fait ! Il est également appelé
liseuse un petit haut à manche longue, tricoté ou crocheté qui se porte sur le
haut du corps pour pouvoir lire, le soir venu, sans avoir froid aux épaules et
aux bras.
Dans un style d’écriture assez moderne, où une femme
d’une cinquantaine d’années s’exprime dans une sorte de recherche d’identité,
Yvonne Robert nous emmène avec elle dans l’univers de Ninon et d’Arlette.
Cette histoire se passe entièrement dans le département
du Lot-et-Garonne et plus précisément dans le Tonneinquais en 2009.
Ce sont deux histoires qui se rejoignent au bout de la
route, que Ninon trace dans ces lignes.
Ninon et Arlette sont nos deux personnages principaux
dans ce livre… Adjoint à c’est deux femmes incroyables, Jacques.
On replace les choses dans leur contexte :
Ninon est biographe dans une maison d’édition à Agen,
veuve, deux enfants mariés et deux petites filles. A la suite d’une confession
recueillie par sa patronne et amie Brigitte, elle décide de partir pour le
village du Mas-d’Agenais. Sa fille inquiète a droit à une explication
désuète : « Je veux regarder le maïs pousser ! ». J’avoue
que cette Ninon a un humour un peu décalé que j’affectionne.
Arrivée au Mas, Ninon qui a eue tout le mal du monde à
obtenir l’accord de ses propriétaires pour emménager dans sa location, se lie
d’amitié avec Arlette, sa voisine de quatre-vingt ans.
Cette voisine va tomber sous le charme de Ninon et lui
raconter son histoire.
Nous allons à travers les pages de ce livre plonger dans
l’histoire d’Arlette, celle de Ninon et nous découvrons ou redécouvrons avec
grand plaisir le paysage, les parcelles d’histoire et les activités du
Mas-d’Agenais et de ses alentours.
C’est une histoire pleine de charme dans une quête de
réponses à des questions personnelles, d’identité, de découverte et de remise
en question de soi-même.
Les personnages sont charmants, attachants et également
touchants.
Les grands thèmes que nous pouvons dégager de ce livre à
mon sens sont :
-
Une femme de la ville qui découvre la campagne
sur le tard et qui apprécie à sa juste valeur tous les bienfaits de celle-ci.
(Page 102 où Ninon dit qu’à la campagne on découvre de « petites
fermes » avec de bons produits qui redonne envie de faire la cuisine et de
bien manger, par exemple).
-
Ecrire une autobiographie, un journal intime ou
encore faire écrire une biographie permet non seulement de laisser une trace de
son passage sur terre, mais aussi de chasser ses démons.
Pour ma part et à la lecture
de ce livre, le fait d’écrire des biographies permet de conjurer le dicton
Africain qui dit « Une personne qui meurt, c’est une bibliothèque qui
brûle ». On en trouve un bel exemple page 114, chez la petite vieille de
Tonneins, qui a un petit-fils qui tient à ce que sa grand-mère couche sur
papier, sa vie qu’il trouve passionnante.
-
Il est bon de pouvoir enquêter sur un mystère,
qui garde un côté fascinant tant que personne d’autre que soi évolue jusqu’au
levé mystère. (page 100 – 101)
-
Il y a également le thème de la jalousie ou
autre sentiment d’opposition en amour fraternel entre Arlette et sa sœur
Josette, mais également Dominique et Brigitte.
-
Le lâché prise d’une femme veuve à ouvrir son
cœur à un nouvel homme qui n’est pas son mari.
Un des problèmes soulevés dans ce livre est également la
recherche d’identité d’un enfant né sous X ou d’un enfant qui a été sorti de sa
famille biologique et qui a été élevé par d’autres personnes.
Les bébés X ont besoin de connaître leurs origines pour
trouver leur identité.
Je pense que le thème principal de ce roman c’est
celui-ci.
En tout cas, c’est une belle histoire que nous raconte
Yvonne ROBERT, à travers l’histoire d’Arlette et celle de Ninon, pleine
d’émotions et de sentiments, de questions et de réponses.
Je vous invite à vous plonger à travers ses pages qui
vous toucheront sans doute…
Qui est
Yvonne ROBERT, sa relation avec ce livre et nos échanges
Yvonne Robert est une personne
charmante, avec beaucoup d’auto dérision, souriante et elle nous parle de son œuvre
au naturel. Elle habite au Mas-d’Agenais qu’elle a rejoint pour sa retraite,
afin de profiter de sa famille…
Et c’est à ce moment-là qu’elle
commence vraiment à écrire pour créer un roman… puis deux ! Va-t-elle continuer
?
« La liseuse » est son premier roman.
L’écriture de celui-ci est arrivée en discutant avec ses voisines ! Elle les a
imaginés racontant leur jeunesse, leur vie.
Ce livre est une fiction. Son héroïne
à la base était Arlette. Puis elle a souhaité ajouter une intrigue dans son
livre puis Ninon est devenue le personnage principal.
Quand on lui demande combien de temps
lui a pris cette écriture ? Elle nous répondu tout naturellement qu’elle ne
peut pas nous répondre ! Et pour cause : c’est sa première histoire, elle l’a
écriture par morceau, l’a laissé, puis reprise un certain nombre de fois.
La partie de boule décrite dans le
livre avec Jacques et Ninon a une histoire bien à elle !
Yvonne nous raconte avec ferveur cette
anecdote ! Oui c’est une anecdote !
Elle était partit pour décrire un
concours de boule tout simple puis elle s’est dit « Attends, ceux qui jouent
aux boules, c’est toute une institution ! ». Alors elle s’est mise à la place
des organisateurs de concours puis pour être sûr d’elle, elle a cherché les
règles, le tableau, etc.
Quand elle a eu terminé d’écrire cette
fameuse partie de boules, elle faisait huit pages ! A ce moment-là, elle s’est
dit « non, c’est complètement hors sujet ! ». Alors je peux vous assurer que c’est
une des parties du livre qui a été le plus appréciée car on suit avec avidité
cette fameuse partie de boules !
Ses œuvres :
-
« La liseuse »
-
« Si seulement on avait pris l’autoroute »
Toutes sont éditées et en vente aux
éditions du bord du Lot.
Tous les échanges ont été fructueux
littérairement et culturellement parlant, je pense.
Les autres moments de discussion sont
des moments personnels que chacun gardera en mémoire.
Nous remercions très gentiment Yvonne
ROBERT pour avoir accepté de venir à notre apéro littéraire, nous la remercions
également pour sa gentillesse, pour sa simplicité et pour ses échanges.
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