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28 déc. 2017

« Je ne suis pas Fernand » - Fabrice GUTIERREZ


Ce roman est un cri du cœur, qui prône la TOLÉRANCE !


Année de parution : 2017
ISBN : 978-2-8231-2125-4
Nombre de pages : 160
Editions : Persée

Résumé (quatrième de couverture) :

Ma vie avait à peine commencé et j’en étais déjà là. Je partais vers l’inconnu. Je savais simplement que je marchais pour m’éloigner des médisants. Je n’oubliais pas celle qui avait partagé mes désirs les plus secrets…
France 1918. Alors qu’elle est encore une enfant, presque une femme, Morgane prend progressivement conscience de son homosexualité. Cette particularité peut s’avérer dangereuse et elle tente à tout prix de la cacher, pour ne pas finir comme le jeune Fernand… Elle fuit la lâcheté des hommes, leur haine et leurs pensées viciées, pour s’engager dans les rangs d’une armée en déroute et devient le soldat Lafforgues Morgan, 2nde classe, matricule 1404/1305.
Son androgynie lui permet de se glisser dans l’uniforme sans attirer l’attention mais combien de temps conservera-t-elle son secret ?
Le prix à payer pourrait s’avérer terrible…

Quelques mots sur l’auteur :

Originaire de Rouen, Fabrice Gutierrez vit désormais à Toulouse avec sa famille. Passionné par les livres, il a écrit deux romans : Elle pleure encore et Garance. Ce dernier a été nominé pour le prix d’honneur Marc Galabru, au salon international du livre 2017 de Mazamet.

Maintenant, place au livre !

J’avais déjà eu le plaisir de découvrir cette plume dans « Garance » qui était déjà une belle réussite dans le style psychologique et fiction. Ici, Fabrice Gutierrez change de style et c’est un bonheur de découvrir son écriture dans ce livre histoire et tolérance.

En effet, ce livre est un énorme appel à la tolérance.
Dans un monde où tout va-vite, trop vite… Avant-hier Charlie, hier Fernand, aujourd’hui Morgan(e)… Et demain ?

Cet appel va passer par un homme. Un grand-père qui garde un carnet secret depuis quelques générations, qui a regroupé tous ces enfants, neveux et nièces pour leur raconter une histoire…

L’histoire en question, c’est celle de la jeune Morgane. Elle ne trouve plus sa place en 1918, dans un petit village non loin des Pyrénées (Paulhac), alors que la guerre gronde… Sa famille l’a rejeté parce qu’elle est différente. Les gens du village médisent. Mais il n’y a pas si longtemps de cela, un jeune, Fernand lui aussi homosexuel avait été porté aux nues parce qu’il avait été roué de coups par des personnes qui ne toléraient pas cette « maladie ». Pourtant, ils ont vite oublié… Et Morgane en pâtis.

Alors qu’elle se sent bien seule dans sa grange, elle décide de s’engager comme un homme, d’aller au combat comme un homme. C’est comme ça, un beau matin d’été, que Morgane devient Morgan Lafforgues 2nde classe, matricule 1404/1305.
Elle va donc se fondre dans la masse de ces soldats rejetés il y a quatre ans pour x raisons.

Oui, ils sont tous différents, un noir, un manchot, une lesbienne, j’en passe et des meilleurs ! Mais rare sont les êtres tolérants ! Et la vie à la « caserne » commence, puis le combat… Dans tous les sens du terme.

Car oui, pour moi dans ce livre, le combat se passe en effet face aux Allemands, mais aussi du côté français où les êtres humains ne tolèrent que la norme. Ils se rassemblent pour des causes nobles, mais oublient rapidement pour passer à autre chose. L’humain ne le fait pas exprès, il s’adapte à son milieu semble-t-il. Peut-être n’en ont-ils pas conscience ? Dans ce roman, Morgan(e) a rencontré un frère d’armes loin d’être tolérant ! Et après quelques explications, il est capable de compréhension. Ce livre nous pose une multitude de questions, on se retourne sur nos vies, notre passé et notre avenir. Bien qu'historique, le sujet est bel et bien d'actualité... Je n'irai pas sur ce terrain là dans cette chronique... 

Il y a un vrai travail d’écriture et l’évolution est flagrante entre « Garance » et « Je ne suis pas Fernand », même si quelques longueurs persistent… Des phrases trop courtes par moment, des situations où l’attente et l’observation restent longues, et qui peuvent entacher légèrement le rythme de la lecture. Mais Fabrice Gutierrez a réussi malgré cela à m’embarquer avec lui, dans ce roman.
J’ai été émue et emporté dans un tourbillon d’émotions. Je salue vraiment le travail de l’auteur qui a évolué et qui a réussi à mettre de belles dimensions.

J’ai adoré la trame principale de ce roman et son intrigue. J’ai aimé ce livre et la cause défendu. Fabrice Gutierrez à sa façon nous emporte dans un monde où tout est possible, tout est plausible… Pourquoi pas en ouvrant les yeux ? Ou notre cœur ? Ou notre raison ?

Ce qui m’a fait sourire, ce sont les petits clins d’œil à son premier roman… Je ne vous dis rien de plus, je vous laisse la surprise !
Et enfin, ce qui est sympa, ce sont les illustrations en fin de livre où nous retrouvons le « journal de Morgan(e) » avec des photos. 

Je vous laisse découvrir ce bouquin et je vous en souhaite une bonne lecture. 
Merci Fabrice pour cette belle découverte !

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