« 45 bonnes
raisons de craindre la masse silencieuse » (sous-titre)
Un essai sociologique véridique, intéressant, mais un poil trop « je mets les gros sabots dans le plat »
pour moi… Pas de finesse, pas de subtilité… je grince un peu des dents !
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 176
ISBN : 978-2-332-76570-3
Editions : Edilivre
Résumé
(quatrième de couverture) :
Ils sont parmi nous !
La majorité silencieuse, les conformistes passifs-agressifs, les petits
esprits trop bien-pensants, nourris de préjugés et emplis de
« prêt-à-penser » !
Comment donc être heureux et tenter de se faire une place au soleil
alors que l’on est considéré comme outsider ?
Quelques citations
en amuse-bouche :
« Ce ne sont pas les leader trop charismatiques qui
présentent le vrai danger. Il suffit d’avoir une bonne vocation d’orateur et un
public choisi pour mener des populations entières aux génocides, aux meurtres
raciaux, ou tout au moins à la haine profonde de celui qui diffère et qui
prétend simplement penser par lui-même. »
« C’est du doute que vient la réflexion et donc
l’évolution… Et la foule des anonymes craint comme la peste d’être obligée de devoir réfléchir. »
« Aimer quelqu’un, c’est tout simplement reconnaître
qu’il existe tout autant que vous. »
Quelques mots sur
l’auteure :
Virginie Vanos est née en
1979. Après un parcours scolaire des plus farfelus, elle est passée tour à tour
sur les planches, devant les caméras et des deux côtés de l’appareil photo.
Auteur de fascicules d’expo, de romans d’humour et d’un roman autobiographique,
elle signe ici son premier essai sociologique.
Maintenant, place
au livre !
Un essai sociologique véridique, intéressant, mais un poil
trop « je mets les gros sabots dans
le plat » pour moi… Pas de finesse, pas de subtilité… je grince un peu
des dents ! Oui, oui, par moments, il m’est arrivé de souffler un
peu !
Mais peut-être suis-je moi-même
une sous-teckel ?
Cet essai est d’une violence
verbale et psychologique, hallucinante !
Personnellement, j’affectionne beaucoup cette auteure.
Mais là, je ne suis pas à l’aise avec ce style. Beaucoup de dénonciation et pas
d’empathie. Pas de droit à l’erreur pour ces « sous-teckels ». Pourtant
n’est-ce pas le propos défendu dans cet essai ? De laisser libre court aux
choix des gens, à leur liberté de penser et d’évoluer ?
Après, Virginie Vanos dénonce. Elle dénonce des faits véridiques. Des choses que nous voyons et
entendons tous les jours. Le fond du
livre me plait beaucoup. D’ailleurs, les citations en amuse-bouche
ci-dessus en témoignent.
Dans notre population, il faut
entrer dans des cases et si on n’y entre pas, on est considéré comme des
utopistes ou des marginaux. « Ne
fais de vagues, tu pourrais ne plus avoir de copains » - « Mets une ceinture à paillettes, toutes tes
copines en ont. » etc. C’est le genre de réflexions qui viennent s’inscrire
tout au long de notre vie. Depuis l’école primaire jusqu’à… la retraire ?
La mort ?
Bref, ce qui nous conditionne,
nous êtres Humains, c’est la peur. La peur d’être tout seul, la peur de
décevoir, la peur de mal faire, etc.
Et pour répondre à tout cela
il faut rentrer dans ces cases ! Mais ceux qui ne veulent pas ?! Eh
bien, ils sont « fous », « tarés », « les
boucs-émissaires » des autres. Ce n’est pas normal !
Non, il faut pouvoir avec le
droit, sans être moqué, sanctionné, etc. de choisir ce qu’on aime, ce qu’on
veut, où on veut aller et laisser libre court à nos envies, nos lubies.
C’est le sujet de fond de
l’essai de Virginie Vanos.
Elle nous explique que les
sous-teckels (= être humain comparable à
un teckel, mais incapable de reconnaissance et de compassion) sont parqués
dans des boxes, influencés par la mode, quitte à se surendetter pour y arriver.
Ils n’ont aucune compassion si ce n’est pour eux seuls.
Un ami m’a demandé un jour
« Pour toi l’altruisme est-il une forme d’égoïsme ? » ici,
Virginie nous met une moralité sous-teckelienne « l’altruisme est sa came, et personne de sensé ne pourrait
décemment se douter de son redoutable égoïsme et de son infinie vacuité. »
Les dénonciations faites dans
cet essai sont réelles. Mais ce que je reprocherai c’est en effet la forme. Je
pense que ces écrits pourraient faire
évoluer les consciences de beaucoup mais pas forcément sous cette forme.
Peut-être que je me trompe,
mais l’auteure a certainement écrit dans un moment de ras-le-bol. Ce qui est
tout à fait compréhensible d’ailleurs.
Je comprends qu’elle y ait mis
de l’acharnement et de l’intolérance.
Elle donne même des pistes pour se protéger quand nous ne faisons pas
partie de cette caste de ST.
Je dois quand être ST car
certains traits me correspondent. J’ai une vie standard est confortable et c’est
un choix.
Le style emprunté ici est un
peu une conversation entre ami(e)s où Virginie se confie et nous rassurerait
sur un rejet qu’on subit en diabolisant la méchante masse
« silencieuse ».
De plus, ce qui n’est pas à
négliger, l’essai est découpé en chapitres très courts, donc la lecture est
assez rapide et fluide.
Bref, je suis bien emballé par le fond, mais moins par la forme ! Je vous recommande tout de même cet
essai parce qu’il vaut le détour.
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