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2 oct. 2018

« L’Autruche » - Nathalie FLORENTIN


L’Autruche est un animal qui, au lieu de fuir devant l’adversité, se fige et plante sa tête dans le sable…


Année de parution : 2017
Nombre de pages : 200
ISBN : 979-10-97543-04-4
Editions : N&O Editions

Résumé (quatrième de couverture) :

Un roman contemporain sur le courage d’être soi, une histoire de famille, d’amours et de mœurs.
Louis-Marie, maire de sa commune, est très attaché aux traditions. Il mène avec son épouse et ses filles une existence sereine, cadrée. Vie publique sous contrôle. Et voilà qu’un jour, sa benjamine, Calypso, vient rompre cette quiétude. Un flirt avec une jolie rousse du village voisin...
Comment réagir ? Comment gérer la crise que cela augure, à la maison comme à l’extérieur ? Comment ne pas être désarçonné par les questions que pose ce choix amoureux ? Autant d’interrogations et de réponses, plus ou moins heureuses, qui bouleverseront les certitudes.
À travers son intrigue familiale et psychologique, L’Autruche offre un regard sur ces vies que l’on passe parfois la tête dans le sable.

Quelques mots sur l’auteure :

Professeure agrégée d’espagnol et amoureuse des mots, Nathalie Florentin s’est lancée dans l’écriture à l’approche de la quarantaine. D’abord en ateliers, pour trouver le temps, l’espace et l’audace de le faire. Pour apprendre, aussi. À partir de 2013, elle s’affranchit de ce cadre pour écrire selon ses envies. En 2016, elle publie un recueil de nouvelles, Des vies en trompe-l’œil. Malgré les difficultés de diffusion, les retours des lecteurs rencontrés dans les médiathèques l’encouragent à poursuivre. Son premier roman, L’Autruche, voit le jour chez N&O Editions en 2017, puis en juin 2018 paraît Revenir d’entre les mots. À travers leurs intrigues psychologiques, ses fictions, ancrées dans notre environnement contemporain et familier, interrogent souvent avec humour les travers de notre société. [Source_Auteure]

Maintenant, place au livre !

L’Autruche est un animal qui, au lieu de fuir devant l’adversité, se fige et plante sa tête dans le sable…

C’est une belle métaphore que nous propose ici Nathalie Florentin. En effet, la politique de l’autruche est une politique facile et simple à appliquer dans la vie quand on n’ose pas aller à l’encontre des idées préconçues voire reçues et le politiquement correct.
Quel rapport entre une autruche, un album photos et les traditions ?

C’est dans la petite ville de Aiguerouge-sur-mer que se déroule l’histoire où la petite dernière d’une fratrie variée, Calypso, fait voler en éclats le côté conservateur et traditionaliste de ses parents. En effet, le père, Louis-Marie du Bois de Domrieu est Maire de la commune (du côté des conservateurs), sa femme, Lise Taillefer directrice des établissements Taillefer, sont tous deux des catholiques pratiquants et prônent le respect des traditions et des convenances. Aucun travers jugé incorrect par le livre de bonne conduite n’est accepté. Alors imaginez un peu la tête de Louis-Marie lorsqu’une lettre « anonyme » arrive à son attention à la Mairie et lui annonce les attirances amoureuses de sa fille de seize ans pour une autre fille !!! Et encore pire, celle de sa mère, Lise !!! Il va falloir que la famille fasse face aux oreilles malveillantes et aux langues de vipères. Ni une, ni deux, Lise fait la valise de sa fille Calypso et la relègue hors de la maison !!! Comment vont-ils faire face à toute cette agitation ?

C’est avec un zeste d’humour et beaucoup de finesse que Nathalie aborde la psychologie de plusieurs personnages. Nous avons la jeune Calypso, qui se cherche, qui ne comprend pas toujours sa mère et la droiture qu’elle applique à toute la maisonnée. Tout le monde doit filer droit, sinon, Madame Taillefer (qui porte bien son nom cela dit) tranche dans le vif ! Cette femme est un personnage encore « à l’ancienne ». On comprend peu à peu pourquoi. C’est subtil, cependant on la prend vite en grippe dès le départ !
On s’attache beaucoup au père, Louis-Marie qui donnerait beaucoup pour ses filles (au nombre de cinq) et qui se pose beaucoup de questions sur sa vie jusque-là sans ombre au tableau.

C’est quand Calypso décide de raconter, à travers les photos d’un album de famille, les moments de vie, les caractères des différentes personnes qui le compose, que tout se bouscule partout ! Une fine mouche cette jeune fille ! Que j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié au passage.

L’écriture de Nathalie est fluide. Teintée d’un humour subtil et sans faux semblants. Le tout sur un fond de modernité, d’homosexualité et de « qu’est-ce que le bonheur pour moi ? ». C’est un livre qui apporte beaucoup de réflexion sur l’être humain. Sur les non-dits, le politiquement correct et ce qui convient de dire ou de faire.
On retrouve bien l’ambiance d’une petite ville où tout se sait, même quand les gens ne savent pas. Certains traits caricaturaux ressortent pour notre plus grand plaisir. Dans ce genre d’endroit, l’œil et les oreilles du voisin coûtent chers, très chers ! Bien souvent au détriment de soi-même. Mais n’est-on pas dans une tranche de vie où le soi est plus important ? Sans se demander « les qu’en dira-t-on ? » Non, ce livre nous le prouve une nouvelle fois. Certaines choses restent immuables, d’autres bougent, mais il faut laisser le temps faire son œuvre…

Les mots sont choisis avec justesse, les décors sont très bien décrits et l’ambiance se fait vraiment sentir. On vit dans le livre. On est embarqué dans les deux parties de ce roman. Oui deux parties. La première concerne Calypso et la deuxième son père. Deux visions différentes à deux âges différents en fonction de l’expérience acquise par chacun. C’est beau, sincère, plein d’espoir et de vérité.
Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous dévoiler le livre… Parce-que si je me mets à vous raconter certains pans qui m’ont beaucoup touchés, je ne pourrais pas contenir mes doigts sur mon clavier qui danseraient jusqu’à vous dire toute l’histoire !

Je vous recommande ce livre qui, comme les deux doigts d’une main, vient porter une petite pichenette aux préjugés des situations acquises. La vie est en perpétuelle mouvement et pour éviter de faire l’Autruche, mieux vaut se réveiller et mettre de côté certaines choses… Il est doux, dure, entraînant et perturbant !

Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter J


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