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28 oct. 2018

« Une journée d’automne » - Wallace STEGNER

 
Une ambiance ouatée, cristallisée par des actes. L’être humain est capable d’une adaptabilité déconcertante !


Année de parution : 2018 (en France)
Traducteur : Françoise TORCHIANA
Nombre de pages : 150
ISBN : 978-2-35178-657-4
Editions : Gallmeister

Résumé (quatrième de couverture) :

« Margaret Stuart, fière épouse d'Alec, un fermier aisé de l'Iowa, est heureuse en ménage lorsque sa sœur Elspeth arrive d'Ecosse pour venir vivre avec eux. Mais alors que l'automne s'annonce et que l'amitié entre Elspeth et Alec s'approfondit, une série d'événements vient mettre Margaret à rude épreuve. Les émotions trop longtemps contenues, les sentiments qui s'abîment, les relations qui évoluent imperceptiblement commencent à ronger son équilibre et ses certitudes. Le triangle amoureux qui s'est formé entre Alec et les deux sœurs devient un piège dramatique lorsque survient l'irréparable. Il faudra alors sauver ce qui peut l'être. »

Quelques mots sur l’auteur :

WALLACE STEGNER est né en 1909 dans l'Iowa et a grandi dans divers états de l'Ouest américain. Lauréat du Prix Pulitzer et du National Book Award, enseignant à Stanford puis à Harvard, il a compté parmi ses étudiants des auteurs tels que Thomas McGuane, Raymond Carver ou Edward Abbey… Il est mort en 1993, laissant derrière lui une œuvre composée d'une soixantaine de romans et d'essais sur la défense des espaces sauvages. [Source_Amazon]

Maintenant, place au livre !

Une ambiance ouatée, cristallisée par des actes. L’être humain est capable d’une adaptabilité déconcertante !

C’est un auteur que je ne connaissais pas et je remercie PartageLecture et les éditions Gallmeister pour me l’avoir fait découvrir. C’est riche, le style n’est pas encore mature dans ce roman (je pense), mais indéniablement un talent de grande ampleur.

On rentre dans ce livre avec une joie sensible et on commence à évoluer avec le personnage de Elspeth. Elle vient de perdre ses parents et décide de répondre favorablement à l’invitation de sa sœur Margareth et son mari Alec de venir habiter avec eux dans l’Iowa. De fait, nos trois compagnons vont évoluer dans la ferme d’Alec, la plus belle, la plus grande de tout le comté. Alec est un homme jeune, plein de vie qui aime raconter des histoires et qui aime la vie. Sa femme, Margareth, elle est plus dans les convenances, donner une certaine image de la société dans laquelle elle veut se maintenir. Elspeth, petit bout de femme qui débarque avec sa joie de vivre, va quelque peu bousculer l’ordre établi dans cette ferme. Elle babille d’activité en activité et se rapproche indéniablement de la société d’Alec. En effet, elle n’a pas grand monde à côtoyer et elle a les hormones qui la démangent. Margareth décide d’inviter quelques hommes de son entourage afin que sa sœur puisse jeter son dévolu sur un homme bon, fort et de bonne société. Mais, mais, mais, Alec a déjà harponné doucement mais surement le cœur et la tête de notre jeune Elspeth. Quand l’irréparable arrive et que Margareth s’en rend compte, il va falloir sauver les apparences.
Dès lors, nous allons suivre les pensées, les actes de Margareth en premier plan et les autres au second.

Il est de bon ton de rappeler ici que nous évoluons dans le début du XXème siècle et que les mentalités sont loin d’être ce qu’elles sont aujourd’hui. Cependant, je me pose beaucoup de questions ! Oui, à cette époque le puritanisme est lourd, oui le pêché a eu lieu et donne naissance à une vie. Mais pourquoi Margareth préfère se poser en martyr aussi facilement et simplement ? Pourquoi Elspeth renonce ? Et Alec, bon sang, c’est un homme ! A cette époque il peut taper du poing sur la table ! Et il y a malgré tout, des possibilités !!! Lesquelles ? De partir, d’inventer, de maquiller la vérité sans pour autant tomber dans cette sombre situation. Oui, je suis révolté ! Oui, je suis allé au bout et oui j’ai aimé !

Dès les premières pages, on sent bien que l’ambiance est ouatée et que la tristesse n’est pas loin. Elspeth le sent dès qu’elle entre dans la maison de sa sœur. Dans ce livre, Wallace Stegner nous plonge dans la grisaille de cette demeure. Tant du côté des personnages que de leurs émotions. Cette noirceur pour poursuivre, est profonde et impacte tout le monde, y compris le lecteur. Cependant, l’auteur arrive à donner une dimension qui me fait dire que ce livre est fort et lourd. Des petits cailloux qui sont semés, par-ci, par-là. Puis de fil en aiguille, on est pris dans le tourbillon des sentiments et des actes. On ne peut plus lâcher, on va filer jusqu’à la dernière page…

Le style d’écriture est fluide et envoutant. L’ambiance est lourde et pourtant il y a dans l’écrit quelque chose qui nous pousse à continuer pour lire le style, pour connaitre la suite de l’histoire parce qu’elle aussi nous accroche malgré tout. C’est noir, c’est dur, mais oh combien percutant pour l’être humain. On a dans ce livre, la psychologie négative et néfaste de nos possibilités.

Alors, pour être honnête, ce livre me dérange autant qu’il me plait ! Parce qu’il est bien écrit, les émotions sont fortes et franches. L’ambiance est lourde et elle m’a donné des frissons à plusieurs reprises. A bien des moments j’ai voulu secouer ces personnages et leur dire ma façon de penser ! Ce livre m’a révolté et m’a attendri. Je ne peux que vous conseiller de le lire !

En bref, je ne sors pas indemne de cette lecture !

Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter J


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