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10 juin 2019

Le "Pote Cast'" aujourd'hui c'est Jérémy Bouquin


Hello les loulous, j'ai l'immense plaisir de vous partager le "pote cast'" de Jérémy Bouquin.



En effet, c'est grâce à la librairie libellule que j'ai eu (enfin mon Bibou lecteur hein😜) la chance de réaliser quelques interviews d'auteur(e)s.
Ceux-ci ont été réalisés dans le cadre du Salon du livre de Marmande organisé en grande partie par la librairie libellule de Marmande.
Voici aujourd’hui un homme sympathique, simple, d’une richesse culturelle énorme et d'une gentillesse fort agréable... Jérémy Bouquin 💓


Auteur de pas mal de bouquin déjà 😜 autant pour les ados que pour les adultes 😉 Nous avons pour quelques titres « Une secrétaire », Une femme de ménage » « Privé d’origine », etc. (Auteur quelque peu prolifique 😊)

Jérémy, passons aux choses sérieuses ! Nous avons tous eu la chance de découvrir une brève biographie de toi sur la page de la librairie libellule, mais moi je veux en savoir plus !

Bibou (B) : Quel genre de personne es-tu dans la vie ?
Jérémy Bouquin (JB) : Ah ça commence fort ! Plutôt timide, réservé et assez taciturne.

(B) Quel auteur(e) es-tu ? 
(JB) Un auteur qui veut raconter des histoires, (mais jusque-là c’est un pléonasme). Un auteur de genre qui… (C’est compliqué ces questions !) En fait, je suis un auteur de choses que j’aime lire avant tout. J’aime les polars, la science-fiction, du roman noir et social, donc voilà, j’ai envie de me retrouver et d’écrire ce que j’aime lire.

(B) Pourquoi écris-tu ? Et qu’est-ce qui t’as motivé à le faire ?
(JB) Ce qui m’a motivé à le faire, c’est la simplicité ! Ça veut dire que t’es tout seul, moi je viens de la vidéo, de la BD, etc. où normalement on travaille avec les autres et très très vite tu te retrouves face à des contraintes qui te dépassent toi. (Financière, de personnes, comédiens, de tout) Quand tu es seul face à ton clavier, il n’y a aucune contrainte ! C’est des histoires, tu écris bien ce que tu veux écrire, tu défends bien ce que tu veux écrire et en plus tu travailles avec la caméra que les gens ont dans la tête, avec leur bibliothèque qu’ils ont accumulés, leur imaginaire, etc.
Et la richesse du verbe et du mot qui est vachement intéressante 😉 J’aime défendre une forme de langue française que l’on utilise tous les jours et prouver qu’elle est riche et pleine de subtilités. (Mélanger l’argot et le soutenu entre autre)

(B) Et quel genre écris-tu ? Pourquoi avoir choisi ce genre plutôt qu’un autre ?
(JB) J’écris dans pleins de genres ! Avant tout dans la littérature de genre. Je suis plutôt adepte d’une lecture plaisir et les genres, la science-fiction, le roman policier, l’érotique aussi… Voilà, ces genres-là, ils sont à la fois normés, c’est-à-dire que les gens quand ils achètent un polar, ils veulent un polar donc ils l’identifient comme tel et y a pas de surprise. L’idée, c’est de leur amener autre chose en plus. Ça veut dire qu’il n’y a pas qu’un meurtre, qu’une enquête, il y a un univers, des personnages, peut-être des leitmotivs, des leviers qui vont permettre de réfléchir sur autre chose. Ou du moins décoder autrement. Cacher des éléments qui poussent à réfléchir.

(B) Comment te vient l’inspiration ?
(JB) Comme tout le monde… Tu t’inspires de tout ce que tu vois toute la journée. L’écriture c’est tout simplement le fait d’avoir le « Et si » qui s’approprie à un moment. « Et si pendant le salon quelqu’un tombe de sa table… » Etc. et toute cette imbrication de « Et si » permet d’étayer une histoire au fur-et-à-mesure. Après, la difficulté c’est d’arriver à assembler tout ça, en faire une trame qui se tienne et après se lancer dans l’écriture. […] J’écris trois heures par jour ! (de 5h à 8h dans ma cuisine) parce que j’ai un travail à côté.

(B) Comment choisis-tu le titre de tes livres ?
(JB) Ah la grande question… Soit c’est un jeu de mots et ça fait rire tout le monde et l’éditeur y joue parce que c’est surtout l’éditeur qui a le dernier mot. (C’est légitime d’ailleurs que ce soit lui qu’il l’approuve). Soit, le plus souvent c’est collégial. Moi, je ne suis pas très bon en titre alors c’est souvent c’est l’éditeur qui m’en propose un quand le titre est vraiment pas bon.

(B) Quel est ou quels sont le(s) but(s) de tes livres ?
(JB) C’est de défendre un point de vue. Laisser pousser un truc et de voir si ça fonctionne ou pas. Le but est malgré tout que les gens y trouvent du plaisir. Que malgré tout ce ne soit pas chiant à lire. Que j’apprenne. Je considère que là, j’apprends. De l’éditeur, des correcteurs, des retours des lecteurs, y a rien de figé, rien de réussi… ça évolue j’espère de livre en livre !

(B) Qu’est-ce qui te fascine le plus dans l’écriture ?
(JB) Deux choses : tu peux raconter toujours la même histoire, mais le style peut être différent. Et le travail du style donc d’avoir à un moment la bonne musique, tu vois de te dire « Ah cette musique là je ne l’ai encore jamais joué comme ça » ! Ça c’est chouette ! Tu as une sonorité de mots que tu n’avais pas jusqu’à présent, t’as une vivacité que tu n’avais jusqu’à présent et tu te dis bon maintenant c’est parti il faut que tu le tiennes jusqu’à 350 000 signes, mais tu te dis y a un truc, ton narrateur il a du coffre. […] Là, il y a aussi un personnage qui va toucher le lecteur. […]

(B) Pour toi, tes livres sont destinés à quel(s) public(s) ?
(JB) ça c’est mon éditeur qui le décide, plus que moi. C’est-à-dire que j’écris des livres pour les ados, j’essaye d’écrire des livres pour enfants mais j’arrive toujours pas au grand damne de mes enfants ! Tu vois, là je suis en train de travailler sur un livre pour ados, l’éditeur a signé avec moi et un comité jeunes ados m’a lu et les adultes le considèrent trop violent et les jeunes, vulgaire parce qu’il y a des gros mots. Chacun à son filtre et c’est compliqué.
Il y a la complexité de la ligne éditoriale, la vision de l’auteur, la vision du lecteur qui est souvent une femme et tout le monde fait attention. C’est pour ça que je préfère proposer mes livres à des éditeurs différents pour qui ce sera peut-être beaucoup plus proche des valeurs qu’ils souhaitent défendre auprès de leurs lecteurs que l’inverse, moi tordre ce que je fais. […]
Pour les adultes aussi et tout un pan de la population ! ça me désole de voir mes livres trop cher alors je prône les bibliothèque et si possible au plus tôt donc pour les gamins.

(B) Quels sont les aspects humains que tu considères comme les plus importants quand tu rencontres tes lecteurs ?
(JB) Les pauvres déjà ! 😂 Quand j’entends les autres auteurs qui ont une facilité à parler, face au public, de ce qu’ils aiment, etc. pour moi c’est un exercice de style qui est encore compliqué ! J’aime savoir ce que mes lecteurs ont pensés, mais en fait, je ne sais pas trop… C’est cool mais à la fois violent. […] Maintenant, c’est perturbant parce qu’entre le moment où tu l’as écrit et le moment où le lecteur l’a lu, il s’est passé 8 ou 9 mois ! Alors quand on te parle d’un personnage secondaire ou tertiaire perdu au fin fond… euh toi tu l’as oublié ! […]

(B) Et toi, quel genre de lecteur es-tu ?
(JB) Mauvais ! Je n’aime pas les livres longs ! Déjà ! Parce que quand ça fait plus de 300 pages ça m’énerve parce que c’est idiot ! C’est idiot de faire des gros pavés ! Moi j’ai appris à lire, j’ai lu la série noire quand elle faisait 200 pages. C’était simple, efficace, je suivais les personnages, je suivais ceci etc. Donc je suis un mauvais lecteur. Il faut que ce soit bien écrit, agréable à lire, faut que ce soit court et efficace. Et il faut que ça raconte quelque chose. Et si c’est pas tout ça, je ferme et j’arrête.

(B) Que nous conseillerais-tu de lire ?
(JB) « Meurtres pour mémoire » de Didier Daeninckx, « Tarzan malade » et « Nadine Mouque » d’Hervé Prudon, « La belle de Fontenay » de Jean-Bernard Pouy.

(B) Qu’est-ce qui t’as le plus marqué dans ta vie d’auteur ?
(JB) Le jour où Marc Villard m’a envoyé un mail pour me dire qu’il me prenait dans sa superbe collection In8 Ma novela. Depuis que je suis tout gamin je lis Marc Villard et jamais je ne pensais un jour recevoir un mail de cet auteur ! Et le jour où je l’ai rencontré en vrai ben ça m’a fait bizarre !

(B) Enfin, si tu avais une baguette magique qui te permet de te faire écouter du monde entier quel serait ton message ?
(JB) Oh vaste pouvoir ! C’est quoi déjà la phrase de Spiderman ? « Un grand pouvoir nécessitent de grandes responsabilités » c’est ça ? Je leur dirai « penses à tes mômes, penses à tes enfants », parce qu’on leur lâche quand même un monde qui est tout pourri, nous adultes, nous qui nous disons autonome, responsable, grand penseur, etc. on leur lâche un monde où il y a un tiers de l’espèce animale qui est en train de crever, le pognon qui en train de tout finir, une population qui est en train de mourir de faim à peu près partout dans le monde, une montée des océans, je dirai ben voilà, « penses à tes gamins ! »

Eh bien merci beaucoup, j’ai beaucoup aimé discuter et rire avec toi, te triturer… maintenant, j’en sais plus, et j’espère que certaines personnes prendrons autant de plaisir à venir discuter avec toi que j’en ai eu 😊

Merci, beaucoup !

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