Résumé de l’apéro littéraire - 31 octobre 2019
Retour sur la lecture
commune d’octobre 2019 : « Peine Maximum » - Gilles VINCENT
– Présence de l’auteur
Quatrième de couv'
Février 1947,
Basses-Pyrénées. Un petit garçon assiste à la pendaison de son père, chasseur
de Juifs pendant l’Occupation. Soixante ans plus tard, une grande ville du sud
découvre chaque jour le corps supplicié d’un vieillard. Très vite, l’enquête
révèle l’origine juive des victimes. Le passé d’une ville remonte alors à la
surface et lance un ex-flic, Sébastien Touraine, et une jeune psychanalyste,
Emma Steiner, dans une course folle contre l’histoire refoulée de la
Libération. Ils ont six jours. Six jours pour mettre la main sur le
tortionnaire avant qu’il ait achevé sa mission. Le compte à rebours ne fait que
commencer... Et si c’était dans votre ville…
Discussion autour du livre – présentation Tina, merci
On est en 1947, un petit garçon raconte la fuite de sa famille, la
pendaison de son père celui qui était un chasseur de juif, dans le silence de
ses « bourreaux ».
Un bon plusieurs décennies plus tard, nous amène dans une ville du
Sud, et 1er meurtre, d’une charmante dame d’un certain âge, rescapé
des camps de la mort. Gazé !
Rentre en scène, nos deux héros, Emma Steiner, juive et fille de
rescapé. Et Sébastien Touraine, ex-flic suite à une bavure, devenue détective
privé spécialisé dans les disparitions non résolues.
Engagé par la fille de la première victime, on commence une course
contre la montre, un meurtre par jour, méthodologie nazi, prolongation de l’holocauste.
Gazage, pendaison, etc.
En parallèle, Emma reçoit un nouveau patient qui la perturbe et Touraine
règle ses comptes avec son ancien supérieur et mentor, Moretti, et intègre plus
ou moins l’enquête.
Ce dernier emmène l’enquête vers un détenu, Novella, braqueur de
son métier qui vient juste d’être libéré, condamné pour un meurtre assez
similaire quelques années plus tôt. Piégé ? Il a toujours clamé son
innocence…
Touraine et Emma n’y croit pas, se penche sur le profil du tueur,
un homme à la perruque chic, son mode opératoire, relié à un convoi de déporté,
histoire des grands-parents d’Emma et d’autres, l’étoile juive, 6 branches, 6
victimes, 6 jours, dans une zone géographique précise.
Alternance entre l’enquête et le tueur, en crescendo… La fin est
terrible, elle ne pouvait se finir autrement en tout cas pour ma part.
Vengeance d’un homme qui a tout perdu… père par la pendaison, fils
et sa femme dans un accident de voiture causé par des juifs… Sadisme,
description, des scènes bien.
De la première à la dernière page, un rythme effréné, lu d’une
traite. Pour une fois, un flic à peu près bien dans sa peau, malgré deux
mariages ratés et sa bavure.
Nous sommes déjà tous d’accord pour apprécier l’originalité de la
construction du livre. Le fait que ce soit la Mort qui raconte l’histoire, les
petits encarts qui jalonnent le livre et les courts chapitres.
Voici quelques retours
disparates, tous azimuts comme à notre habitude et en ping-pong s’il vous plait
;) :
(AL) La fin ne pouvait être autrement…
Euh si, mais bon J
Gilles Vincent (GV) : Après avoir
écrit un livre aussi sombre, je ne voyais pas une autre fin… Et puis, également
pour une autre raison : Sébastien Touraine vit dans six autres romans.
(AL) Le livre était tellement fort !
(GV) Mais pour moi aussi, c’est
tellement fort d’écrire ce genre d’histoire, des sentiments et des émotions…
La problématique de l’Histoire, c’est
les fils ou filles de. L’unique rescapé de quelqu’un. C’est très difficile d’être
celui qui reste.
Personnellement, je suis petit-fils de
déporté. Ma mère a vu son père revenir squelettique !
Il m’a fallu deux livres pour exprimer
ça.
(AL) Est-ce qu’ils sont tirés de faits
réels ?
(GV) Oui et non. Tous les modes
opératoires reposent sur des méthodes qui existent. Evidemment, quand on écrit
une histoire, un roman, on se documente pour ne pas écrire de bêtises parce que
derrière, il y en a qui vous attendent au tournant !
Par exemple, « Dans la douleur du
siècle », l’histoire de base se passe dans un village et je l’ai emporté
dans un autre endroit. […]
(AL) Comment choisis-tu le nom de tes
personnages ?
(GV) C’est tout simple, je prends ma
voiture, mon portable et je vais voir les différents monuments aux morts !
Et je fais des mixes entre les prénoms et les noms de famille. Pourquoi ? Pour
avoir une cohérence de lieu et temporelle.
(AL) Pourquoi avoir écrit sur ce sujet ?
(GV) J’avais envie d’écrire sur la
transmission et parfois dans la vie, on porte un fardeau qui n’est pas le nôtre.
(AL) Tu écris toujours sur la même
période ?
(GV) Non, parce que je n’ai pas envie
d’être prisonnier d’un genre. Je suis un amoureux du polar je suis fan de Curwood
qui nous raconte pleins d’Histoires différentes.
(AL) Comment es-tu venu à la
littérature ?
(GV) Ma mère est prof. De lettres, psychanalyste
et fille de déporté. Je ne suis pas attaché particulièrement à cette époque,
mais certaines choses se sont transmises. Les informations, les émotions, les
sentiments. Quand on écrit, d’ailleurs, c’est toujours très émotionnel et là, c’est
pareil.
(AL) Est-ce comme une thérapie ?
(GV) Non, bien qu’il y ait une partie
de moi.
Ce qui m’intéresse, quand on écrit,
normalement, on choisit son sujet, sauf si on répond à un cahier des charges
précis. Ça, c’est super intéressant. Parce que je suis allé dans des domaines
où de moi-même, je ne serai pas allé. (« Noir Vézère »).
Ce qui est fou, c’est que là, le
cahier des charges était très précis, le livre devait avoir le même nombre de
mot que « L’étranger » de Camus. Ce livre est devenu un mélange de
polar qui se passe aujourd’hui et des choses qui se sont passé il y a 17 000
ans. Et la question, l’art peut-il soigner les douleurs de la guerre ?
« Ce pays qu’on assassine »,
les droits ont étaient vendus à Mathieu Kassovitz et je suis co-scénariste. Et « Un,
deux, trois sommeil » à France 2 pour en faire une série TV et je suis
co-scénariste également.
Comme à notre habitude, nous avons
évoqué nos expériences, des livres également sont venus agrémenter nos
argumentations.
Nous concluons nos échanges animés et
très riches. Encore une belle richesse de nos Apéros littéraire, si vivants et
toujours en toute convivialité.
Un immense merci à Gilles Vincent, d’avoir
répondu présent et de nous avoir emporté avec lui dans ses livres et son
univers. Un moment de grande richesse.
Les lectures phares d’octobre 2019 :
ü
« Le quatrième mur » - Sorj CHALANDON
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« L’annonce » - Marie-Hélène LAFONT
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« Surface » - Olivier NOREK
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« Martin Eden » - Jack LONDON
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« Frères d’âmes » - David DIOP
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« Les courants d’air » - Nathalie BIANCO
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« Ces rêves qu’on piétine » - Sébastien
SPITZER
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« Ahlam » - Marc TREVIDIC
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« Trois jours et une vie » - Pierre LEMAÎTRE
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« Alex » - Pierre LEMAITRE
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« La servante écarlate » - Margaret ATWOOD
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« Entre deux monde » - Olivier NOREK
ü
« Des routes » - Carole ZALBERG
ü
« Les chaussures italiennes » - Henning
MANKELL
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« La trilogie berlinoise » - Philippe CARE
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« Zoé dans tous ses états » - Hélène B.
LAURENCE (Huguette CONILH)
ü
« La libellule et le philosophe » - Alain
CUGNO
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« Shutdwon » - Aurélien
GRALL
ü
« Citoyen + » - Audrey
PLEYNET
ü
« Les huit planètes,
les chevaliers d’Azuria et l’ombre maudite » - Jérôme HERRSCHER
ü
« Dis-moi pourquoi
» - Ninon AMEY
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« 10 Nuances d’Indés »
- Le Club des Indés
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« Envers et contre
tout, tome 2 : Quoi qu’il advienne » - Marjorie LEVASSEUR
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« Les trois vies » -
Brigitte MACIA
ü
« Tempête solaire, le
nouveau monde » - Ludovic SPINOSA
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« Grégoire, les jours
d’après… » - Emmanuel de SCORRAILLE
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« Tout recommencer à
zéro » - Ninon AMEY
ü
« Les Mânes de l’ombre
» - Katell CURCIO
ü
« La section noire » -
Gral Saint James
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« Je vais où la vie
m’entraine » - Elisabeth GENDREAU
ü
« Histoire d’un Petit
Rien » - Renaud LACHAMP
ü
« Cléa » - Franck LEDUC
Prochain
rendez-vous ?
En novembre, nous nous retrouvons le jeudi
28 novembre à 19h30 à la médiathèque de Tonneins. Assemblée Générale Ordinaire.
Lectures communes à venir ?
-
Novembre
2019 : « L’art de perdre » - Alice ZENITER – AGO
-
Décembre
2019 (à définir)
-
Janvier
2020 : « Et si vous pouviez » - Yves CHARRAZAC (présence de
l’auteur)
Et pour finir …
Je vous souhaite à tous et toutes de bon mois de novembre !
Un grand merci à tous pour faire vivre cet Apéro Littéraire qui
est un rendez-vous incontournables de détente autour des livres, du monde
littéraire et culturel. De belles soirées, de sacrés échanges et des yeux qui
pétillent, des sourires sur vos visages… c’est tout ce que j’aime voir dans nos
soirées. Alors merci pour tout ça. Ne changez rien, restez comme vous êtes. Merci
pour votre participation.
MERCI à Gilles Vincent encore une fois.
Nous remercions également Michel d’être notre porte-parole dans le
Républicain et dans Le petit journal J
Nous remercions également les libraires du LECLERC Culturel
Tonneins et de la médiathèque de Tonneins qui font tout leur possible pour nous
trouver les titres en temps et en heure, malgré les difficultés qui en
découlent.
A bientôt.
Amitiés,
Sandra.
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