Un récit, un témoignage ...
Année de
parution : 2016
Nombre de
pages : 300
ISBN : 978-2-343-10147-7
Editions : L’Harmattan
Résumé
(quatrième de couverture) :
Stanislas, jeune instituteur appelé fin 1957, se retrouve en Algérie en
mai 1959, au cœur des évènements. Mais le sous-lieutenant Swietek est un
humaniste de conviction et d’action : il refuse de s’impliquer dans cette
guerre qui ne dit pas son nom. Enseignant dans l’âme et conscient des besoins
immenses, il ouvre une école dans une région de l’Oranais oubliée par la
France. Des liens étroits s’établissent avec les enfants et la population.
Commence alors une aventure humaine exceptionnelle, bientôt partagée
avec la chère épouse Colette, aide-soignante animée du même courage et portée
par les mêmes convictions. Leur engagement se prolonge au-delà des obligations
militaires et du conflit, d’une affectation, d’une création à l’autre, d’une
difficulté ou d’un danger à l’autre, avec la même ferveur – pour l’Algérie et
ses enfants, dans le rêve éveillé de l’indépendance toute neuve.
Soixante ans après, mémoire indéfectible et passion intacte, Stan
SWIETEK se souvient. Militant de la dignité humaine, amoureux des paysages
méditerranéens et de la vie sous toutes ses formes, il cisèle un récit
circonstancié, prenant, émouvant : un témoignage précieux de cette Algérie
déchirée puis renaissante au milieu du siècle dernier, encore tellement vivante
dans le cœur de beaucoup.
Quelques mots sur
l’auteur :
Stanislas Swietek est né en 1936, de parents immigrés
polonais. Instituteur par vocation, appelé sous les drapeaux en 1957, sa
carrière d’enseignant le mène en Algérie, puis dans différents départements
d’Aquitaine comme principal de collège. Mais son engagement de neuf ans en
Oranie, dans un moment crucial de l’histoire algérienne, l’aura marqué plus que
tout autre. [Source éditeur]
Maintenant, place
au livre !
Stanislas
Swietek nous raconte une tranche de vie, une tranche de passion qu’il a vécue…
Parfois dans
la peur, parfois dans le risque, mais toujours dans la joie de faire évoluer
les choses.
Il a su
s’intégrer à la population algérienne et créer des liens indéfectibles.
Retour sur
ce livre qui nous raconte un homme, un bâtisseur …
C’est en
1959 que Stanislas Swietek est appelé sous les drapeaux en Algérie. Un rôle
qu’il ne veut absolument pas jouer. Alors avec son caractère, il va refuser un
poste aux renseignements et fera partie du groupe des Half-track qui lui
permettra de faire de belles rencontres et de créer des liens avec les
autochtones.
Etant
instituteur par vocation, une semaine après son arrivée en Algérie, voyant les
enfants quémander du pain aux militaires, trainer dans la rue, il va avoir
l’idée de créer des écoles, même si c’est sous des guitounes militaires.
Durant cette
année, il va rencontrer Colette, son épouse, qui le soutiendra dans tout ce
qu’il entreprendra.
Puis cette
vocation et les Evènements (on ne parlera jamais de guerre à cette époque) le
porteront à aimer encore plus l’Algérie. Après sa démobilisation, la quille
comme il dit, il revient en Algérie. D’une part pour rester avec sa femme qui
elle est toujours militaire et pour les Algériens. Pour les écoles, les
collèges, etc.
Ils
commencent leur chemin à Melaab où des écoles sont créées, puis c’est à Mazouna
qu’ils poursuivent dans les école et collège.
Des moments
forts sont vécus dans ces bleds, douars, etc. Dont un particulièrement qui leur
servira en quelque sorte de « passeport » pour le pays. C’est
l’Achoura à Mazouna. L’Indépendance a été proclamée, des gens de toute part
viennent à Mazouna pour célébrer l’Achoura et les deux personnages, Stanislas
et Colette, vont y être mis à l’honneur.
Ils
continueront leur bonhomme de chemin malgré les risques, les pressions, les mouvements
qui se dessinent dans une nouvelle indépendance.
C’est un
livre à découvrir. Stanislas Swietek nous transmet sa passion pour l’Algérie et
pour l’évolution des algériens.
On découvre
une partie de ce pays que nous ne connaissons pas bien ou très peu.
Je vous le
conseille, si vous êtes curieux de l’Algérie ou le l’histoire française …
Personnellement,
j'ai beaucoup apprécié ce livre, de par son langage plus que correct et de par
le récit en lui-même. Une belle découverte.
Entretien avec l’auteur :
-
Quelle mémoire a-t-il pour avoir pu réécrire
ce livre !
Il nous répond timidement qu’il a pu réécrire et se remémorer sa
vie grâce à ses diapositives et photos, les lettre de son ami Henri et bien
sûr, ne la négligeons pas Monsieur SWIETEK, sa mémoire.
-
Comment a-t-il appréhendé la culture
Algérienne et les Algériens ?
Etant Polonais, il a subit le racisme durant la période de la
seconde guerre mondiale, dans le Pas-de-Calais. Il a également connu les
sentiments d’abandon et de rejet. Comme les Algériens par les français
finalement. Il les comprenait, dans leur volonté de se révolter, de prendre les
armes pour avoir la reconnaissance et surtout le respect. En effet, ce dernier
sentiment a été largement bafoué, nous explique Stanislas, notamment par les
militaires que ce soit les appelés ou les militaires de carrière ! Il nous
parle même de maltraitance.
Stanislas nous avoue avoir eu beaucoup d’empathie pour ses
Algériens.
-
Que peut-il nous dire sur les pieds
noirs ?
Il nous explique, comme il l’a décrit à travers les lignes de son
livre qu’il ne les a vraiment connu qu’après l’indépendance, ceux qui sont
restés en Algérie.
En effet, il nous fait remarquer que le départ des pieds noirs a
été très brutal. A cause de la psychose qu’avait créée l’OAS. Brutal car ces
personnes sont nées en Algérie et leur pays est l’Algérie. Bien que leurs
aïeuls soient de France …
La France n’a pas joué le jeu après l’indépendance, elle a abandonné
l’Algérie à son sort si on peut dire. Mais Stanislas SWIETEK nous convie à lire
« Ni valise, ni cercueil » de Pierre DAUM qui explique les pieds
noirs restés en Algérie après l’indépendance.
-
Quelle explication peut-il nous donner sur le
phénomène Harkis ?
Attention, il y a plusieurs catégories de Harkis …
o Ceux qui
le sont par besoin d’argent
o Ceux par
amour pour la France
o Et
d’autres par vengeance
Il est difficile de vraiment expliquer ce phénomène sans entrer
dans un cours approfondi …
-
Après neuf ans en Algérie, le retour a-t-il
été compliqué ?
Stanislas SWIETEK nous exprime son sentiment, qu’en effet, il a
été difficile. Il a été affecté dans l’Orne, dans les Pyrénées, dans le
Lot-et-Garonne, etc., on lui a fait sentir qu’il était un intrus ! De
plus, s’adapter à nouveau à la « culture » française, administration,
etc. fut un parcours.
Stanislas SWIETEK nous avoue avec sincérité, que s’il n’y avait
pas eu les difficultés de santé de sa fille et surtout si le refus de son
affectation à Oran n’avait pas eu lieu, ils seraient restés en Algérie …
Pour faire ce qu’il a réalisé, il a une vraie vocation pour
l’humain, le faire évoluer, le rendre bien.
C’est avec plaisir que nous avons échangé de manière plus
approfondie avec lui sur son ouvrage.
-
Trois livres à nous donner, sans trop
réfléchir ?
·
« Sapiens, une histoire de
l’humanité » - Yuval Noah HARARI
·
« Mes indépendances » - Douad KAMEL
·
« Allah, moi et les autres » - Salim
BACHI
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