Retour sur la lecture commune de février 2019 : « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » - Harper Lee
Quatrième de couverture
« Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de
la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout.
Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir
accusé d’avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce
livre, publié en 1960 – au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs
aux États-Unis –, connut un tel succès.
Mais comment ce roman est-il
devenu un livre culte dans le monde entier ? C’est que, tout en situant son
sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel
sur l’enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire
tient du conte, de la court story américaine
et du roman initiatique. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est
vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.»
Résumé du livre, thèmes et
ressenti : proposé par Michelle, merci !
Livre unique, semble-t-il, qui
paraît en 1960. En fait, il y en aura un autre beaucoup plus tard mais qui
n’aura pas l’importante de celui-ci. En effet
c’est un très grand succès de librairie à l’époque : 500000
exemplaires vendus. Il reçoit le prix Pulitzer, l’année suivante, et est porté
à l’écran en 1962, dans un film, trois fois oscarisé, dans lequel Grégory Peck
joue le rôle d’Atticus, un des personnages principaux. Traduit en 30 langues,
les sondages le placent en tête des romans qui ont marqué cette période, autour
des années 60, au moment où se développe un mouvement antiraciste et
antiségrégationniste.
Est-ce un roman
autobiographique ?
L’auteur s’en défend, mais il
faut noter que Harper Lee est née à Monroeville, petite localité de l’Alabama,
entre Mobile et Montgomery, dont Maycombe est le double littéraire.
Elle reconnaît que son père
lui a servi de modèle pour le personnage d’Atticus.
Enfin il semblerait que le
procès de Tom Robinson dans le livre ait été inspiré par l’affaire
« Scottboro » (Deux jeunes filles violées par neuf jeunes noirs.)
Quel est le sujet du
livre ?
Dans les années 1930, dans une
petite ville d'Alabama nommée Maycombe, Atticus, le père de Jem et de Jean
Louise (ou Scout) est nommé d'office pour défendre un jeune noir accusé du viol
d'une jeune fille blanche de 19 ans. Atticus, qui élève seul ses deux enfants,
est un avocat intègre et rigoureux. Il va tenter d'accomplir sa tâche tout en
essayant de préserver l'innocence de ses enfants confrontés aux préjugés et
mensonges des blancs, guerre gagnée d'avance dans l'esprit de ces enfants,
fruits de l'intelligence et de l'amour.
C'est tout d'abord un roman
sur l'enfance.
C'est une fillette d'à peine
neuf ans qui parle à la première personne, qui décrit le ressenti de deux
enfants sur le monde des adultes et la société, dans un style empreint de
fraîcheur, d'humour, de naïveté, d'innocence, ce qui donne finalement une
certaine légèreté à un sujet par ailleurs plutôt ardu.
C'est un roman qui nous plonge dans la société du « deep
south » américain après la guerre de sécession et pendant la grande
dépression qui a débuté en 1929. Le racisme, la ségrégation raciale existent
toujours, surtout entre les « pauvres blancs » et les noirs. La
composante aisée de cette société à laquelle appartiennent Atticus et plusieurs
personnages décrits dans le roman, est partagée quant au sort qui doit être
réservé à Tom Robinson. Mais quoiqu'il
en soit et bien qu'il ait été reconnu innocent, il sera condamné: Un noir
accusé est toujours coupable.
Ségrégation aussi dans un pays
profondément religieux, où cohabitent évangélistes, baptistes, catholiques. Enfin
ségrégation vis à vis des femmes.
Dans la dernière édition,
Harper a conservé la langue de ce « deep south » sans doute dans un désir d'authenticité, et
effectivement, on adhère complètement.
C'est aussi un conte
philosophique où l'on voit un père (et c'est le côté positif du livre) essayer
de donner des repères moraux et intellectuels à deux enfants pour les préparer
à devenir des adultes accomplis.
Alors, le titre. Que veut dire
le titre ?
En français « Ne tirez
pas sur l'oiseau moqueur ». En anglais « Tuer l'oiseau moqueur
est un péché ».
Le « mime
polyglotte » est un oiseau très répandu en Amérique du Nord. Il est
l'oiseau du Texas depuis 1927, symbole du Sud au même titre que l'hymne
confédéré.
L'oiseau moqueur a une
dimension mythique, car pour certains peuples, il serait l'inventeur du langage
et aurait appris aux autres oiseaux à chanter. (39 chants différents). Dans le
roman on nous dit que les moqueurs ne
font rien d'autre que de la musique pour notre bonheur. Ce qui éclaire la
métaphore. Les deux oiseaux moqueurs que sont Tom Robinson et Arthur Radley
sont les victimes innocentes de la méchanceté et les préjugés de la société.
Le succès de ce roman est dû à
sa parution en 1960, au moment du combat pour les Droits Civils et contre la ségrégation
aux Etats-Unis. Cent ans après l'abolition de l'esclavage, les choses n'avaient
guère changé entre les années 30 et 60.
Ont-elles changé
actuellement ? Mais c'est un autre sujet......
Les commentaires à la suite de cette présentation vont bon
train ! Voyez par vous-même certains (seuls certains ont été noté, nous
avons vogué au gré des expériences personnelles de chacun(e)s d’entre nous que
nous garderons pour nous ;) ) :
-
« Moi, je m’y suis complètement cru !
L’écriture est vraiment bien faite »
-
« On voit bien les différences sociales
et sociétales, d’ailleurs, on le voit également entre les hommes/femmes, petits
garçons/petites filles, blanc/noir, pauvres/riches ! »
-
« ça fait un peu comme dans « La
petite maison dans la prairie » les descriptions sont vraiment bien
imagées. »
-
« Aux Etats-Unis, la délation est un
système. D’ailleurs, on le voit bien ici. Le but étant de créer des rivalités
dramatiques notamment entre les hommes et les femmes. »
-
« Moi, je l’ai adoré pour l’humour qu’il
dégage. »
-
« Ce livre est positif et optimiste. C’est
également un repère intellectuel. »
-
« ça m’a parlé complètement ! C’est
même encore malheureusement une réalité actuelle ! »
-
« En effet, le constat que l’on fait c’est
que l’Amérique d’hier et encore celle d’aujourd’hui ! »
-
« Ce livre est plein de subtilité… »
-
« Et pour ma part, j’ai eu du mal à
entrer dedans… Mais bien que le plaidoyer soit exceptionnel le reste m’a un peu
laissé sur le bord. »
-
Des films pourraient être visionnés :
o « Dans
la chaleur de la nuit »
o « Ne
tirez pas sur l’oiseau moqueur »
C’est sur cette note cinématographique
que nous concluons nos échanges animés et très riches en argumentation tant
dans le positif que le négatif de ce livre, ainsi que sur le savoir et les
expériences de chacun. L’avis général sur ce livre est loin d’être tranché et
de faire l’unanimité ! Il est bien, oui, mais. C’est très amusant et
enrichissant d’avoir autant d’avis différents sur une même lecture. D’ailleurs
c’est ce qui fait que nos Apéros littéraires sont si vivants et toujours en
toute convivialité.
Les lectures phares de février 2019 :
ü
« Avril
est un mois cruel » - Claude COURCHAY
ü
« Retour à Malaveil » - Claude
COURCHAY
ü
« Lola, petite, grosse et exhibitionniste »
- Louisa MEONIS
ü
« Lola, petite, grosse et mariée » -
Louisa MEONIS
ü
« Calendar girl, … » - Audrey CARLAN
ü
« La tresse » - Laetitia COLOMBANI
ü
« L’honneur de la tribu » - Rachid
MIMOUNI
ü
« La voyeuse interdite » - Nina
BOURAOUI
ü
« Enigmes du Maroc » - Jean MAZEL
ü
« Si seulement on avait pris l’autoroute »
- Yvonne ROBERT
ü
« Décrochez du sucre » - Dr Jacob
TEITELBAUM
ü
« Elle était belle ma
mère » - Valérie TIMSIT
ü
« Un parfum entre nous
» - Anna RIVIERA
ü
« Tréfonds » - Tom CLEARLAKE
ü
« C’est pas grave si
c’est raccommodé » - Céline FUENTÈS
ü
« Et soudain la vie
bascule ! » - Perrine MARCHE
ü
« Dans le doute… soyons
heureux ! » - Adèle KOSMA
ü
« Quitte à tuer autant
le faire dans l’ordre » - Virginie LLOYD
ü
« Sans héritage, tome 8
: Alice » - Lorraine ROUNTREE
ü
« Double face » -
Yannick GIAMMONA
ü
« Née comme telle » -
Alyson LASCAUX
ü
« Max Force » - Peter
NORIA
ü
« Rupture » - Hubert
GORIUS
ü
« Déjantée : Lucette
Bobard Auto-killographie » - Valérie PALUD
ü
« Entre deux mondes,
tome 1 : un cauchemar sans fin » - Mathieu AMARAL COEHLO
ü
« L’étranger dans la
maison » - Shari LAPENA
Prochain
rendez-vous ?
En
mars, L’Apéro littéraire poursuit dans ses habitudes et nous nous retrouvons le
jeudi 28 mars à 19h30 à la médiathèque de
Tonneins.
Lectures communes à venir ?
-
Mars 2019 :
« Les cendres froides » - Valentin MUSSO
-
Avril
2019 : « Mina, Wolfgang et moi » - Nelly MAGNAC – Présence de
l’auteure
Et pour finir …
Je vous souhaite à tous et toutes de bon mois de Mars ! Profitez
bien des soirées cocooning pour lire de belles histoires… Attention aux
giboulées ;)
Merci pour votre participation.
Nous remercions également Michel d’être notre porte-parole dans le
Républicain et dans Le petit journal J
Nous remercions également les libraires du LECLERC Culturel
Tonneins et de la médiathèque de Tonneins qui font tout leur possible pour nous
trouver les titres en temps et en heure, malgré les difficultés qui en
découlent.
A bientôt.
Amitiés,
Sandra.
Quelques photos 😊😉 Merci Michelle 😍
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