« Au revoir là-haut » - Pierre LEMAITRE

Pour une fois, je commencerai par une citation… « On ne peut pas gagner contre quelque chose qu’on ne comprend pas. Ce qu’on ne comprend pas, il faut l’accepter. »

Année de parution : 2013

ISBN : 978-2-226-24967-8

Nombre de pages : 564

Editions : Albin Michel

Résumé (quatrième de couverture) :

« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après. »
Sur les ruines du plus grand carnage du XX° siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec Ses morts...
Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l'abomination érigée en vertu.
Dans l'atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

Quelques citations :

« Le marché du siècle. Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. »

« L’immensité de sa peine était décuplée par le fait qu’au fond, c’était la première fois qu’Edouard existait pour lui. Il comprenant soudain combien, obscurément, à contrecœur, il avait aimé ce fils ; il le comprenait le jour où il prenait conscience de cette réalité intolérable qu’il ne le reverrait jamais plus. »

« On ne peut pas gagner contre quelque chose qu’on ne comprend pas. Ce qu’on ne comprend pas, il faut l’accepter. »

Quelques mots sur l’auteur :

Né à Paris en 1951, Pierre Lemaitre a beaucoup enseigné aux adultes, notamment les littératures françaises et américaine, l’analyse littéraire et la culture générale.
Il est aujourd’hui écrivain et scénariste. Il a rendu hommage à ses maîtres (James Ellroy, William McIlvanney, Bret Easton Ellis, Émile Gaboriau…) dans son premier roman, "Travail soigné", qui a obtenu le Prix Cognac en 2006.
"Alex", prix des lecteurs du livre de poche, deuxième volet de la trilogie Verhoenen renoue avec le style de narration de "Robe de marié"(2009), publié entretemps après "Travail soigné" (2006).
En 2010 sort "Cadres noirs" qui rompt avec le style de ses autres polars et qui s'inspire d'un fait réel survenu à France Télévisions.
Le troisième volet de la trilogie, "Sacrifices", est sorti en octobre 2012.
"Les grands moyens" est une nouvelle aventure de Camille Verhoeven, en marge de la trilogie.
En 2013 sort "Au revoir là-haut", récompensé du Prix Goncourt 2013 et adapté au cinéma par Albert Dupontel, avec Laurent Lafitte.
En 2016, Lemaitre renoue avec le roman noir avec "Trois jours et une vie" qui raconte la destinée d'un jeune assassin de 12 ans.
"Alex" sera adapté au cinéma prochainement par le producteur américain James B. Harris. [Source_Babelio]

Maintenant, place au livre !

Un pavé épatant, énervant, grisant et jubilatoire !

Ayez le cœur bien accroché et la tête bien en place… La guerre fait des ravages ! Oui, et lorsqu’on a la chance d’en sortir vivant, le prix à payer pour s’en sortir est compliqué pour certains… Alors que d’autres pavoisent !

Albert se meurt, étouffé par une vague de terre … Mais c’est sans compter sur la chance d’un compagnon d'armes, Edouard Péricourt, vingt-trois ans, présent non loin de lui et qui va tout faire pour creuser et sortir Albert de là. En le ramenant à la vie, ils seront à jamais lié.

Nous voilà plongé en novembre 1918, au cœur des tranchées, à quelques jours à peine de l'armistice entre les Allemands et les Français. Albert Maillard, un jeune homme pataud, gentil, naïf et un peu trouillard, se retrouve pris au piège dans un trou d'obus et probablement condamné à mourir enterré vivant. Il ne rêve pas, non, il lève les yeux et aperçoit le lieutenant Henry d'Aulnay-Pradelle le regarder une lueur de sadisme dans les yeux… Il comprend que ce lieutenant n'a pas la moindre intention de lui porter secours. Albert sait qu'il haïra cet homme jusque dans la mort... Au moment d’être engloutit, juste à côté de lui, une tête de cheval pourrissante, sorti de son lieu de repos par les pluies d’obus incessant, lui tient compagnie et le suivra dans ses souvenirs...

Alors oui, c’est bien Edouard qui sauvera Albert… Mais pas sans en avoir à payer les pots cassés ! Une sorte de pacte tacite s’est construit entre eux.

Une fois démobilisés, nos deux compatriotes – une gueule cassée et un miraculé se sentant éternellement redevable envers son héroïque sauveur - vont alors essayer tout doucement de reprendre goût à la vie, reprendre pied dans une société qui a évoluée sans eux...

Le lieutenant Pradelle n’a pas donné sa part au chat ! Pierre Lemaître nous embarque dans des histoires invraisemblable et pourtant bien véridique pour certaines !

Quand la guerre fait des ravage, elle est tout même profitable à certains !

On y retrouve tout en subtilité et en finesse (Euh sûr ?! on a peut-être pas lu le même livre ! Mais si, je rigole !!!) du dégueu, des mélodrames, des tours de passe-passe, de l’amitié, de la pitié, bref le genre humain quoi.

J’ai aimé, mais j’ai trouvé quelques longueurs… Oui, le livre est un pavé. Après, pour être tout à fait franche, je m’attendais un peu à autre chose ! Mais je me suis quand même laissé embarquer et je peux dire que j’ai apprécié. Mais je ne saute pas de partout non plus… faut pas déconner !

La plume de Lemaître est fluide et le narrateur prend parfois des libertés qui font sourire… c’est le petit plus de ce livre.

Et vous, qu’en aviez-vous pensé ?