Retour sur la lecture
commune de mars 2018 : « Villa Louise » - Martine
COURTIN-DEGUÎNES, en présence de l’auteur J
Quatrième de couverture
1984. Paul Roches, à qui tout semble réussir, se suicide dans sa maison
de campagne, cette Villa Louise qui exige de ses occupants leur asservissement
ou leur vie. Quelqu'un connaît le mobile de cette mort, mais se taira. À la
vente de la Villa, ses proches parlent de Paul, mais en filigrane, c'est
eux-mêmes qu'ils décrivent, avec leurs passions, leurs frustrations, leurs
réussites et leur égoïsme. Tous ont leur version, ni vraie, ni fausse. Ce n'est
qu'à la toute fin du roman qu'un dernier coup de théâtre complétera le puzzle.
L'auteure évoque avec cruauté, mais non sans tendresse, la franc-maçonnerie,
les expositions canines, les enseignants d'antan, la politique, les us et
coutumes de la bourgeoisie aisée d'une petite ville du Nord de la France, des
milieux qu'elle connaît bien.
Résumé du livre, thèmes et ressenti : proposé par Sandra J
Nous plongeons dans la vie de
la Villa Louise, oui, c’est bien d’elle dont il s’agit comme personnage
principal ! Paul Roches n’est qu’un prétexte finalement… Enfin pas tout à
fait…
Si vous vous promenez le long
de cette belle Villa de caractère, vous y découvrirez une dame quelque peu
mystérieuse. Elle vous accueillera et vous découvrirez cette atmosphère
surprenante… La dame vous offrira le thé, mais ne restez pas trop longtemps…
Avant la tombée de la nuit, la grille se refermera sur vous sans que vous ne
puissiez percer ce trouble qui vous a habité…
Alors que sa femme rentre
d’une sortie, elle découvre avec son employé de maison, un Paul suicidé !
Avant de passer à l’acte, il a posté quatre lettres… Une restera à jamais inconnue
du public !
De fil en aiguille, nous
allons faire la connaissance des destinataires de ces lettres et leur rapport
avec cette Villa Louise.
Paul était un homme à qui tout
réussit, mais comme tout un chacun a un jardin secret bien à lui, une Villa Louise
aux multiples secrets et une vie bien remplie.
Nous sommes emportés dans fil
du roman, tel un céphaloclastophile qui découvre de ci de là quelques bribes d’un
puzzle qui se construit, les différentes encoches qui nous permettent de former
un portrait le plus adéquat possible de cette dame majestueuse qu’est la Villa
Louise.
Nous y découvrons des
personnages atypiques et d’autres plus conventionnels. Des histoires de
famille(s) et des états d’âme qui forgent notre société. Tous bien sûr
rattachés de près ou de loin à cette Villa.
L’auteur a su embarquer son
lecteur (en outre moi J ) dans les nimbes de
cette Villa qui recèle bien des mystères, des histoires et des secrets.
Ce livre est très bien
construit, comme Madame Courtin-Deguînes l’annonce, il s’agit vraiment d’un
puzzle dont on dessine les contours et le clou du spectacle se dépeint au
dernier chapitre.
L’atmosphère de ce livre est
pesante, mais on s’y sent bien. Personnellement, j’y ai passé un très bon
moment.
Le style d’écriture est
soutenu et le langage est de belle facture. On sent vraiment que l’auteur y a
mis son âme et qu’elle entretient une relation particulière avec cette Villa
Louise.
Une partie d’elle ressort dans
un de ses personnages. Notamment la dame aux lévriers…
Je ne vous en dis pas plus et
je vous laisse découvrir cette grande Dame…
L’auteure
présente ce soir, nous avons parlé… J
(AL est la parole de tous les membres de l’Apéro Littéraire,
chacun pose ses questions quand elles viennent)
Apéro Littéraire (AL) – Quel a été l’élément
déclencheur pour l’écriture de ce livre ?
Martine COURTIN-DEGUÎNES (MCD) – J’étais
en train d’écrire un livre et puis il y a plein de flashes qui sont venus
comme ça… J’ai eu envie d’écrire sur cette villa, notre Villa. Des choses
étranges s’y sont passées…
AL Les personnages sont très caractéristiques. Mais ils
s’imbriquent assez mal finalement. Alors que tu dis dans ta quatrième de
couverture « à la manière d’un puzzle », pourquoi ?
MCD Mes personnages, oui ils sont
caractéristiques, mais aucun n’est sympathique. Il ne fallait pas qu’ils soient
attachants ! Je ne voulais pas.
AL T’es-tu basée sur de vraies personnes pour
en faire des personnages de livre ? C’est assez psychologique, je trouve.
MCD oui, c’est
vrai, je me suis basée sur des personnes réelles, mais romancées. Rares sont les
vraies personnes qui se reconnaissent. Mais tout est bien vrai. Je voulais que
mes personnages soient vivants, qu’ils existent.
D’ailleurs, quand j’ai eu terminé mon livre, j’ai eu l’impression
que je les abandonnais !
AL Y a-t-il un personnage qui est toi ?
MCD Je pense
que tous les personnages de ce livre ont une part de moi.
AL Il y a tout de même des passages très drôles
comme l’exposition canine. Est-ce que c’est du vécu ? Parce que c’est très
bien développé et atypique !
MCD oui, c’est
vrai, du vécu en plus ! Mais comme vous l’avez vu au dos de mon livre, j’élève
des lévriers et je connais assez bien les concours canins. D’ailleurs comme
soulevé tout à l’heure, un des personnages est la dame au lévrier, très
caricaturé.
AL Le procès-verbal est très réaliste.
Comment as-tu fait pour le rendre quasi conforme à la réalité ?
MCD Et bien
je l’ai tout d’abord écrit comme je le pensais et puis je l’ai fait lire par un
gendarme qui m’a soufflé si c’était bon ou non.
AL Pourquoi avoir choisi d’écrire dans le côté
« sombre » ?
MCD J’aime
écrire des horreurs ! Ça me fait un bien fou.
Remarque AL Il est
plus difficile de faire rire que de prendre au cœur. D’ailleurs, on ne rit pas
tous des mêmes choses, mais on pleure tous de certaines autres.
AL Comment est venue l’écriture ?
MCD J’ai
toujours écrit. Dans une autre vie, j’étais nègre. J’écris à la manière de (d’eux).
AL Pourquoi maintenant, signer de ta main du
coup ?
MCD Parce
que maintenant, j’ai le temps. En vieillissant, je ne suis pas trop télévision
alors le soir au lieu de regarder la télé, je me mets devant l’ordinateur et
tic tic tic J
Après, quand on écrit, c’est que ça foisonne. On fait
beaucoup de recherche et il est difficile de faire le tri ! Bien souvent j’écris
d’abord des gros pavés et après, j’élague. Mais c’est un divertissement et ça
me fait du bien.
AL Tu y mets beaucoup de toi-même ?
MCD Oui,
parce qu’à mon âge, on a beaucoup vécu et j’ai une excellente mémoire donc je
peux restituer beaucoup de choses.
AL Tu écris la suite du livre ?
MCD pas la
suite non. Mais plutôt le commencement de l’histoire de la Villa Louise en
réalité. Il y a d’ailleurs une évocation dans le livre. Et je me suis penchée sur son histoire. C’est une « méchante » maison et j’explique en
quelque sorte pourquoi.
AL Quelles sont tes lectures ?
MCD Qui me
viennent là ? Alors « Louis Napoléon le Grand » de Philippe
SEGUIN, « Le chapelier et son château » d’Archibald Joseph CRONIN, « Autant
en emporte le vent » de Margaret MITCHELL, il y en a tant d’autres. Je
suis une boulimique de livres !
Les
commentaires forts des membres par rapport au livre :
Les moins :
-
« Moi, je n’ai pas accroché. Ça va trop
vite, il n’y a pas de substance, manque de détails. »
-
« C’est bien écrit, mais j’ai besoin qu’il
se passe des choses. »
-
« On a l’impression que c’est le 1er
chapitre d’une histoire. Je me suis ennuyé »
Les plus :
-
« J’ai trouvé que l’écriture est belle,
comme les descriptions de galerie. D’ailleurs le style aussi »
-
« Je trouve que tous les personnages sont
très bien décrits »
-
« J’ai bien aimé attaquer par l’intrigue
directe, ça pose le ton dès le départ ! »
-
« Il est facile à lire et bien écrit »
Le reste, on le garde pour nous J
Enfin après tous ces échanges, nous pouvons en conclure, que les débats
ont été riches en discussion, qu’on aime ou non.
Nous remercions sincèrement Martine d’avoir accepté notre
invitation et d’avoir partagé autant de choses avec nous. Ce fut une très bonne
soirée !
Un très GRAND MERCI !
Les lectures phares de mars 2018 :
ü « L’homme idéal existe. Il est Québécois »
- Diane DUCRET
ü « Toi
mon vivant poème » - Frédérique PREEL
ü « L’amie
prodigieuse, Tome3 : Celle qui fuit et celle qui reste » - Eléna
FERRANTE
ü « Entre
ciel et lou » - Lorraine FOUCHET
ü « Il
était une lettre » - Kathryn HUGHES
ü « Ticket
de caisse » - Françoise VIELZEUF
ü « Intimisation »
- Harlan COBEN
ü « Derrière
les portes » - B.A. PARIS
ü « La
couleur du paradis » - Julianne MACLEAN
ü « Les
évènements marquants des 10 dernières années » - Marion DELATTRE
ü « 200
questions politiques, économiques et sociales » - Jean-Christophe SALADIN
ü « L’œil
du monde » - Robert JORDAN
ü « Frères
de sang » - GIACOMETTI et RAVENNE
ü « Eloge
du blasphème » - Caroline FOUREST
ü « Le
fruit de ma colère » - Mehdy BRUNET
ü « Juste
après la vague » - Sandrine COLLETTE
ü « Du
feu de l’enfer » - SIR CEDRIC
ü « A
bout de mères, les diables bleus m’emportent » - Rachel D. FORÊT
ü « Les
gens heureux lisent et boivent du café » - Agnès MARTIN-LUGAND
ü « Les
vilains petits canards » - Boris CYRULNIK
ü « Un
frère de trop » - Sébastien THEVENY
ü « Maldonnes »
- Virginie VANOS
ü « Circeo
– Anatomie d’un massacre annoncé » - Serena GENTILHOMME
ü « In
mémoriam » - Rania NOUHI
ü « Mina,
Wolfgang et moi » - Nelly MAGNAC
ü « Le
cycle du Barcil » - Jean-Marc DOPFFER
ü « La
face cachée de Margo » - John GREEN
ü « 44…
Gobelins. La concierge est dans l’escalier » - Chantal FIGUIERA LEVY
Prochain rendez-vous ?
En
avril, L’Apéro littéraire continu dans ses habitudes, nous nous donnons
rendez-vous le jeudi 26 avril à la Médiathèque de TONNEINS à 19h30.
Lecture commune d’avril 2018 ?
« Le reste de leur vie » - Jean-Paul
DIDIERLAURENT
«Ghislaine de Montfaucon était la reine des tricheuses. Devenue
maîtresse dans l’art de créer des mots, elle inventait elle-même les
définitions qui finissaient par devenir réelles à ses propres yeux, et à ses
propres yeux seulement. Un grijak? Mais si voyons, un grijak est un ours
primaire à la fourrure très drue qui fréquentait le nord du continent américain
à l’ère glaciaire.»
Mon premier maquille les gens de jour comme de nuit jusqu’au paradis et
s’appelle Ambroise. Mon deuxième est la malicieuse Beth, grand-mère du premier.
Mon troisième est une jolie auxiliaire de vie prénommée Manelle, dont mon
quatrième, le vieux Samuel, est le patient favori (mais ne le dites surtout pas
à Ghislaine, elle risquerait de se fâcher). Mon tout est une histoire d’amour,
un hymne à la vie.
Et pour finir …
Je vous souhaite à tous et toutes un très bon mois d’avril ! Profitez
bien des chocolats rapportaient par les cloches ou les lièvres, mais n’en
abusez pas !
Encore une fois un énorme merci à Martine pour sa présence…
Merci à vous pour votre participation.
Nous remercions également Michel d’être notre porte-parole dans le
Républicain et dans Le petit journal J
Nous remercions également les libraires du LECLERC Culturel
Tonneins et de la médiathèque de Tonneins qui font tout leur possible pour nous
trouver les titres en temps et en heure, malgré les difficultés qui en
découlent.
Et pour finir nous souhaitons la bienvenue à notre nouvelle
arrivante, Martine J
A très vite.
Sandra.
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