Retour sur la lecture
commune de juin 2018 : « Sans héritage, tome 1 : Lucien
Louis Marie » - Lorraine ROUNTREE
Avec la présence de l’auteure J
Quatrième de couverture
Voici Lucien Louis Marie
Fréreux, né en 1900, au hameau de la Pardaille dans le Lot-et-Garonne. Il vit
simplement, comme un petit paysan. C’est un garçon doux et profond, qui vacille
parfois, envahi par des peurs, des sensations étranges qu’il ne sait pas
nommer. Lucien ne sait pas mais il vient d’autre part. Il est le fruit d’une
relation brève et secrète entre la jeune Félicité Fréreux et Yves Raversi, son
professeur de l’académie de peinture de Rennes. En 1900, les temps sont
difficiles pour les filles-mères : « Je l’ai donné à mon frère comme
on donne un chiot ». En mai 1913, les parents de Lucien meurent, écrasés
par une voiture. Lucien est recueilli par Félicité – qu’il croit être sa tante
– et son mari, Constant Moine, qui vient le chercher à la Pardaille. Commence
alors pour Lucien, un voyage à travers la France, un voyage à travers les
secrets de famille, un voyage à travers le siècle.
Résumé du livre, thèmes et
ressenti : proposé par Nathalie, merci !
Nathalie nous a gentiment retranscrit l’histoire de Lucien. Faute
de notes parce que je me suis juste assise et j’ai écouté, je vous livre ici
quelques bribes de l’histoire :
Nous voilà aux côtés de Lucien, il vient de perdre ses
parents, écrasés par une voiture. Il se voit quitter son Lot-et-Garonne paysan
pour rejoindre son oncle Constant et sa tante Félicité dans une ville de taille
moyenne, Chateauville. Nous sommes en 1913 et…
Il va découvrir les trains, les gares, les hôtels, les
tramways… Une grande découverte pour lui !
Il nous fait part de ses questionnements, de ses
réflexions, du haut de ses 13 ans, il nous enchante.
Il va également découvrir un autre monde, celui de la
société où les personnes sont cultivées, où les soirées sont faites de repas et
de politique.
Il va poursuivre ses études et continuer à apprendre. La
tâche sera d’autant plus sympa qu’il aime les maths et les chiffres. Alors
imaginez son aubaine quand son oncle Constant lui propose de venir travailler
avec lui, dans son épicerie, quand la classe est finie ?
Ah oui,
l’oncle Constant est patron d’une épicerie comme on en voit plus et d’un petit
café.
Voici le
ressenti de tous :
-
C’est une lecture très agréable, on s’y sent
bien.
-
Je suis complètement d’accord, sauf que je
suis frustré par la fin !
La réponse
de Lorraine (LR) : je comprends bien, mais cette saga va en fait,
compter 20 livres ! C’est pour cela que je n’en dévoile pas plus tout de
suite. De plus, je comprends cette remarque. Les livres sont assez courts dans
cette première saison. J’en conviens. Mais à partir du tome 6, au lieu des 120 –
150 pages, chaque tome en comprend environ 300 pages. Pour effectivement
respecter la balance gain pour l’auteur et plaisir pour le lecteur, il faut en
effet un bon rapport qualité prix.
Apéro
Littéraire (AL) : pourquoi avoir choisi de faire des livres
courts plutôt que des gros pavés ?
LR: en fait, c’est en discutant avec mon fils, il me dit « maman, tu sais les gens lisent peu et ils
aiment bien quand c’est court/petit » alors j’ai pris le parti de
faire d’abord de courts livres, mais de plus en plus, certains lecteurs me
demandent les 5 premiers tomes d’un coup. Alors, il y a désormais à disposition
les 5 tomes en un seul, version papier.
AL : Lorraine,
tu écris facilement ? Tu ne rencontres pas de difficulté ?
LR : je n’ai
pas de panne. J’ai des problèmes de techniques ! Je suis très ouvrière
dans mon travail. J’écris beaucoup, comme ça me vient, je relis et à voix
haute. Mon mari est mon éditeur/correcteur. Il lit et corrige ou me pose des
questions, me fait des remarques très pertinentes !
D’ailleurs, pour l’anecdote, mes dialogues avant étaient merdiques !
Et puis, mon mari m’a fait la remarque « Tu sais les gens ne finissent jamais leur phrase et ils se comprennent !
Alors tes dialogues, ne correspondent pas à la réalité. » Je suis donc
parti à la recherche d’un endroit où je pouvais écouter les gens, j’ai passé
une après-midi entière dans un bus à Paris et en effet, les personnes ne finissent
jamais leur phrase ! Et depuis, je trouve que mes dialogues sont excellent !
(Sourire)
Moi, ce que je j’aime c’est que les dialogues soient longs et
pertinents. C’est de là, que l’on tire la richesse des personnes que l’on côtoie.
AL : pourrais-tu nous donner un planning type de tes journées ?
LR : je me mets
à ma table de travail de 7h30 à 12h et de 14h à 17h tous les jours 5 jours sur
7. Et après, je mets un short, puis je pars courir dans notre salle de sport en
regardant les reines du shopping J et puis juste avant manger, j’alimente
les réseaux sociaux, je réponds, etc.
Et puis, le dimanche, je relis mon travail et à voix haute. Je me
rends compte des erreurs beaucoup plus facilement que dans ma tête.
AL : pourquoi
avoir choisi un homme, enfin un garçon pour écrire ce type de saga ? Ce n’est
pas un exercice facile pour une femme !
LR : initialement,
c’est l’inexistence d’une personne de ma famille qui a motivé mon imaginaire.
En fait, cet homme pour moi a été un mystère. Alors j’ai décidé de lui donner
une vie. De l’imaginer et de l’écrire.
Et puis, j’ai choisi un homme parce que je peux mettre de la
distance entre le personnage de cette saga et moi.
AL : tout est
inventé ou bien y a-t-il une part de vrai là-dedans ?
LR : tout est
inventé et rien ne l’est. Les personnages se créent au gré de la vie, comme les
personnes que l’on rencontre. Et puis, on écrit sur ce qui fait écho en nous.
AL : par
exemple, la femme, Félicité, la tante de Lucien, on a du mal à savoir… son mari
par contre, on sait, il est plus chaleureux. On a bien compris avec l’épilogue
que Félicité est en réalité la mère de Lucien. Mais elle est très distante.
Comment expliques-tu cela ?
LR : Félicité
est un paradoxe, elle a vécu une chute sociale, une sorte de déchéance. Mais je
ne vous en dit pas trop, car je dévoilerai la suite. Par contre, en effet,
Constant Moine a un réel travail de transmission.
LR : je mets
quand même pas mal les femmes aussi en avant. En effet, à cette époque, l’église
ou de manière plus générale, la religion a fait beaucoup pour les femmes. Et,
il y avait comme aujourd’hui, des femmes à fort personnalité pour justement se
dévoiler.
AL : tu as
fait un gros travail de recherche ? On sent qu’il y a des bases solides
derrière tes écris.
LR : en fait,
j’ai lu beaucoup d’historien de cette époque pour essayer d’y coller au mieux. Ce
qui est surprenant, c’est que jusqu’à la guerre de 1914, les hommes sont plutôt
effacés. Et à partir de là, en partant de chez eux, loin de leur famille, ils
commencent à écrire et à livrer leurs sentiments. La guerre et l’éloignement créent
le manque et donc l’amour.
Je veux être juste donc dans mes recherches, je croise des livres
d’historiens, les sites d’historiens, une amie historienne m’a d’ailleurs
beaucoup aidé, en m’aiguillant vers telle ou telle lecture. Et puis, Ouest
éclair, l’ancêtre journal de Ouest France qui a toutes ses archives sur la BNF.
Par contre, le revers de la médaille, il ne faut se perdre !
Car je ne veux pas faire d’anachronisme, je veux rester juste. Je me fis
beaucoup au site internet www.ina.fr
Pour être sûre d’écrire juste, j’écris avec un dictionnaire des
mots anciens.
Petit exemple de véracité : le discours de Poincaré est un
vrai discours, mot pour mot, que j’ai tiré d’un journal de l’époque.
D’ailleurs, nous pouvons faire en quelques sortes un parallèle
entre cette époque et la nôtre. Par exemple, la circulaire/directive école,
elle date de 1912 ! Même top qu’aujourd’hui ! J’ai effectivement
voulu rendre un hommage aux instituteurs qui étaient à l’époque les hussards de
la République.
AL : ça y est,
on ne l’arrête plus, c’est grisant J
LR : pour les
descriptions des personnages, je me suis basé sur ma belle-mère. Elle m’a dit « Regarde les auteurs que tu aimes bien ! »
Alors j’ai regardé Zola pour le côté cinéaste, par exemple Au bonheur des dames, Balzac pour le côté scientifique, par exemple
Eugénie Grandet, Proust, Stendhal, Flaubert…
Brigitte, nous a honorés
de son oreille pointue sur les accords et les temps employés, en citant
quelques passages...
LR : j’hésite
souvent sur les temps à utiliser. Le
plus que parfait, le passé simple. J’ai beaucoup de mal avec le présent. Mais
tu as raison, parce que lorsqu’on écoute un livre, on le vit différemment. D’ailleurs,
le 1er roman va paraître en anglais. C’est un travail passionnant,
on ressort ses forces et ses faiblesses. J’ai compris et je vais corriger
beaucoup de choses. C’est vraiment une belle chose que de travailler ses écrits
dans une autre langue.
AL : as-tu d’autres projets à venir ?
LR : eh bien,
j’écris déjà environ 2 romans par an, c’est déjà un bon rendement et puis je
compte sortir des Spin off, c’est-à-dire
que je vais prendre quelques personnages de manière isolée pour les approfondir.
AL : as-tu
quelques autres auteurs à nous conseiller ? Parce qu’en effet, on a bien
compris que tu étais une grande lectrice J
LR : Colm
Tóibín, par exemple Brooklyn ou
encore Pat Conroy Le prince des marais
ou encore Angela Huth…
Nous pouvons en conclure, encore une fois que les échanges suite à
cette lecture ont été très riche en discussions, en partages, expériences,
anecdotes et sentiments. Pour une fois, ce livre et son auteure a fait l’unanimité !
En positifs bien sûr. Et c’est suffisamment rare pour le souligner.
Nous remercions chaleureusement Lorraine d’avoir accepté de se prêter
au jeu de nos discussions et je dois avouer qu’elle nous a livré beaucoup d’elle-même.
Quelle richesse, merci Lorraine. (Confidence pour confidence, c’est un peu
comme notre Yvonne, elle papote, papote, et on apprend beaucoup J c’est le plus chouette dans nos
soirée de pouvoir partager et apprendre avec tant de passion et de chaleur).
Alors pour tout ça, merci.
Les lectures phares de juin 2018 :
ü
« La
PNL pour les nuls » - Romilla READY, Kate BURTON
ü
« L’histoire
secrète du Mossad » - Gordon THOMAS
ü
« Echec et maât » - Huguette CONILH
ü
« La renaissance de la route de la soie »
- Pierre PICQUART
ü
« Les douze comtes vagabonds » -
Gabriel GARCIA MARQUEZ
ü
« Les oubliés du dimanche » - Valérie
PERIN
ü
« Un frère de trop » - Sébastien
THEVENY
ü
« La disparition » - Joël DICKER
ü
« Il reste la poussière » - Sandrine
COLLETTE
ü
« Un mal entendu » - Huguette CONILH
ü
« La délicatesse du homard » - Laure
MANEL
ü
« L’ordre du jour » - Éric VUILLARD
ü
« Si c’est un homme » - Primo LEVY
ü
« Toutes les choses qu’on ne s’est pas
dites » - Marc LEVY
ü
« le suspendu de Conakry » -
Jean-Christophe RUFIN
ü
« La rage » - Zygmunt MILOSZEWSKI
ü
« Les cents plus beaux poèmes de la langue
française » - Collectif
ü
« Le poème dont vous êtes le héros » -
Guillaume PRIE
ü
« L’arbre et l’enfant » - Anna BOURG
ü
« Sans jamais te retourner » - Tony
PERRAUT
ü
« Endless love, tome 2 » - Vanes MP
ü
« Ceci n’est pas une banane » - Céline
THEEUWS
ü
« L’eau de rose » - Laurence MARTIN
ü
« Dans les déserts du vide, tome 1 :
la déchirure » - Lydia VALLDEPEREZ
ü
« Sans héritage, tome 3 : Lucien, les
secrets et l’amour » - Lorraine ROUNTREE
ü
« Goodbye Money Money » - Thibaut
BLONDEL
ü
« Un secret halo de rose » - Léonnic
ASURGI
ü
« Insolites » - Corinne
FALBET-DESMOULIN
ü
« Ash & Vanille, tome 2 : le chant
du Mana » - Sosthène DESANGES
ü
« La dame de la Sauve, tome 2 : 1125 –
1126 » - Sandrine BIYI
ü
« Sans toi on continuera » - Thomas
LEJEUNE
ü
« Les fils du destin » - Chris RED
ü
« Secrets de miel » - Fanny
VANDERMEERSCH
Prochain
rendez-vous ?
En
juillet, L’Apéro littéraire continu dans ses habitudes, nous nous donnons
rendez-vous le jeudi 26 juillet à la Médiathèque de TONNEINS à 19h30.
Lectures communes à venir ?
-
Juillet :
« La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour
Eiffel » - Romain PUERTOLAS
-
Août :
« Joyeux suicide et bonne année » - Sophie DE VILLENOISY
-
Septembre : « Singulières »
- Corinne FALBET-DESMOULIN avec présence de l’auteure J
Et pour finir …
Je vous souhaite à tous et toutes de bon mois de juillet ! Profitez
bien du soleil et de la chaleur des vacances pour certains !
Merci pour votre participation.
Un à Lorraine Rountree pour sa visite.
Nous remercions également Michel d’être notre porte-parole dans le
Républicain et dans Le petit journal J
Nous remercions également les libraires du LECLERC Culturel
Tonneins et de la médiathèque de Tonneins qui font tout leur possible pour nous
trouver les titres en temps et en heure, malgré les difficultés qui en
découlent.
A bientôt.
Amitiés,
Sandra.
Et en bonus, le retour en images ;)
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