Une belle tranche de vie et
d’humanisme dans une époque pas si éloignée…
Année de parution : 1960, 1988
Nombre de pages : 446
ISBN : 978-2-253-11584-7
Editions : Le livre de poche
Traductrice : Isabelle Stoianov
Résumé
(quatrième de couverture) :
« Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande
Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat
intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé
d’avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 – au
cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, a connu
un tel succès. Mais comment est-il devenu un livre culte ?
C’est que Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance. Racontée
par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court
story américaine et du roman initiatique. Couronné par le prix Pulitzer en
1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions
d’exemplaires dans le monde entier. »
Quelques mots sur
l’auteure :
Nelle Harper Lee dite Harper Lee est une écrivaine
américaine.
Après ses études secondaires au lycée de Monroeville, Harper
entre à la Faculté Huntingdon de Montgomery (Alabama) où elle reste un an avant
d'entrer en Faculté de Droit. C'est là qu'elle commence à écrire pour quelques
journaux étudiants, et qu'elle est pendant une année éditeur du journal
satirique du campus Rammer-Jammer.Bien qu'elle n'obtienne pas de diplôme, elle
part ensuite pour Oxford, puis revient s'installer à New York en 1950.Lee
Harper travaille quelque temps à New York comme employée de bureau d'une
compagnie aérienne, où elle se charge des réservations.
Mais bientôt elle décide de se lancer dans une carrière
d'écrivain, avec le soutien moral et financier de ses amis. Truman Capote
l'entraîne en 1959 dans l'écriture d'un roman sur un quadruple meurtre, qui va
devenir "De sang-froid». Elle l'accompagne à Holcomb (Kansas) pour l'aider
dans ses recherches. Elle l'assiste pendant les entretiens, jouant notamment un
rôle apaisant auprès de ceux qui étaient surpris de la personnalité excentrique
de Capote. Capote la cite en la remerciant pour son "travail de
secrétaire" et lui dédie le roman, ainsi qu'à son amant Jack Dunphy.
"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", paru en 1959,
est un succès immédiat, et il est couronné par le Prix Pulitzer en 1961. Plaidoyer
pour la justice, le roman paraît à l'époque où la reconnaissance des droits
civiques des afro-américains, et notamment l'abolition de la discrimination de
facto dans des établissements d'enseignement provoque des manifestations
conservatrices violentes. Le roman est adapté au cinéma sous le titre "Du
Silence et des Ombres" en 1962.
Lee Harper cesse ensuite de publier des romans. Quelques
articles et essais paraissent sous sa signature, entre autres dans Vogue. Son
silence et sa très grande discrétion depuis la parution de son unique livre
alimentent les rumeurs, d'autant qu'elle aurait déclaré s'être mise à la
rédaction d'un second roman, peu après Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur. Les
bruits courent parmi ses admirateurs qu'elle aurait écrit plusieurs romans,
sans en publier aucun, ou qu'elle aurait continué à publier sous un pseudonyme.
[Source_Babelio]
Maintenant, place
au livre !
Une belle tranche de vie et
d’humanisme dans une époque pas si éloignée…
Oh
mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, cette fois je vous emmène dans un livre
sorti il y a maintenant plus d'un demi-siècle, « Ne tirez pas sur
l'oiseau moqueur » qui constitue un classique de la littérature
américaine et certainement un classique chez nous en France.
L’histoire
se déroule en Alabama, dans une petite ville appelée Maycomb, dans les années
trente. Scout, une petite fille culottée, bagarreuse et au caractère bien
trempée va nous raconter son histoire, avec ses yeux, avec ses réflexions et
ses incompréhensions d’enfant. Elle traine avec son frère plus âgé, Jem et un
petit copain qui revient chaque année pour les vacances, Dill. Ils sont tous
deux (Jem et Scout) issus d’une famille de notables, les Finch. Leur père,
Atticus est un avocat très respecté.
Dans
la première partie, nous allons évoluer aux côtés de Scout, pleine de vie et
qui vit comme son frère. Elevé par leur père et par la cuisinière noire,
Calpurnia. Elle est très attachée à cette femme, malgré les rabrouements dont
elle l’affuble à longueur de journée. Parce qu’il faut le dire, Scout est une
petite peste à ses heures perdues. Elle est maligne comme pas deux et veut tout
comprendre, elle veut accéder trop vite au monde des grands dont ces derniers
l’écartent. En même temps, il faut comprendre les deux côtés 😊 Quand on est jeune, on bouffe la vie par tous les
bouts et on veut tout savoir, tout connaitre, tout voir. Et d’un autre côté
pour le bien des plus jeunes, les adultes mettent des limites. Bon ok, je vous
l’accorde, ici encore plus que maintenant, les limites étaient encore plus
pointues. Cependant, il faut quand même admettre que Atticus Finch reste un
progressiste. A savoir qu’il ne va pas forcément dans le même sens que les
conservateurs.
Rappelons
qu’aux Etats-Unis, il y a la ségrégation et que les noirs sont à la botte des
blancs. Les noirs peuvent faire ce qu’ils veulent entre eux mais ne seront
jamais comme les blancs. Quand ils vont chez les blancs, c’est pour travailler
pour eux ! Alors imaginez un peu, chez les Finch, Calpurnia a la place
d’un membre de la famille. Ça dérange… Mais on ne dit trop rien puisque Atticus
est un père veuf qui élève ses deux enfants seul et qu’en plus il est très
juste envers tous et tout le monde. C’est un homme sage.
Sage
oui, tellement que Scout a appris à lire avant d’aller à l’école et que ce
n’est pas du tout du goût de son institutrice ! Scout a du mal à se fondre
dans la masse ! Elle a été élevée d’une certaine manière et ne comprend
pas qu’il y a des règles de bonne conduite à respecter… (Et c’est marrant pour
moi en tout cas). Elle est anti-conformiste au possible et comme elle est assez
juste finalement, son père reste toutefois d’accord avec elle. Ce qui ne va pas
du tout dans le sens de sa tante (la sœur d’Atticus) qui va décider pour le
bien de cette petite famille, de venir élever Scout, comme une fille !
Mais
après l’ivresse de l’enfance où les seules préoccupations sont de découvrir ce
qui se passe dans la maison voisine où on a jamais vu l’habitant puisque
parait-il qu’il ne sort que la nuit sans que personne ne le voit, Radley sera
leur principale occupation puis les visites chez une voisine progressiste
également qui va aider Scout à se créer un monde extraordinaire pleins de
rêves.
La
deuxième partie signe la bascule dans le monde des difficultés que l’on
découvre en grandissant… Atticus va devoir (assigné d’office) défendre un noir
qui est accusé d’avoir violé une blanche… A cette époque difficile pour la
réputation, difficile pour la morale, difficile pour les enfants, difficiles
pour les adultes. Mais pour Atticus, hors de question de refuser cette affaire.
C’est une affaire qui arrive une fois dans sa vie et quoi qu’il arrive, s’il
veut continuer à se regarder dans une glace le matin, il doit la mener au
bout ! Ça ne se fera ni sans mal, ni dommage collatéraux…
Mais
la morale de ce livre reste dans le titre « Ne tirez pas sur l’oiseau
moqueur ». Il ne faut pas tuer un oiseau moqueur qui a pour vocation de
charmer les individus par leur chant et de les envoûter. Tuer un oiseau, tuer
un enfant ou un innocent c’est étouffer l’ivresse de cette enfance, la justice,
la justesse et l’innocence.
Harper
Lee nous transporte dans un monde où les noirs et les blancs ne peuvent vivre
sous une même justice, ne peuvent vivre de manière équitable, égale. Certaines
actions sont incomprises. L’éducation forgée a laissé place à beaucoup de haine
et d’incompréhension. Des siècles de différence ne peuvent difficilement
s’effacer aussi vite.
Mais
à d’autres niveaux, ce livre est encore d’actualité ! Oui, oui, Ma Chère
Lectrice, Mon Cher Lecteur, regarde un peu autour de toi ! C’est dans une
autre époque, certes, mais on ne parle pas forcément de blanc ou de noir, mais
on parle de niveau social et sociétal. On parle d’origine, on parle… Je
m’emballe…
Revenons
à nos petits personnages… C’est un témoignage assez surprenant de la
société des Etats-Unis pendant l’entre-deux guerre. Maintenant, de là à vous
dire pourquoi Harper Lee a remporté le Prix Pulitzer avec ? Je ne sais
pas.
Oui, le livre m’a plu, il m’a
happé, m’a emporté avec lui, mais ce n’est pas un coup de cœur ! Il est
bien, il fait réfléchir, il est fluide et les personnages sont très bien dessinés.
Chacun à son caractère et Atticus m’a à plusieurs reprises fait réfléchir car
pour moi, c’est un sage et juste. Scout m'a fait rire et m'a fait replonger en enfance... Elle est bien cette petite 😉
Je dirais qu’il m’a manqué la
petite étincelle qui embrase complètement le roman pour en faire une explosion,
comme un feu d’artifice. Je m’attendais à du BIM BAM BOUM, j’ai eu d’un BIM
BAM, ce qui est déjà pas mal, mais je reste sur une petite pointe de regret.
Cependant, Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je ne peux que
vous conseiller ce livre qui se lit comme une petite crème dessert se déguste.
Ça coule tout seul, c’est fluide, c’est mignon et criant de réflexion. Le côté
émotionnel est un tout petit peu en berne, mais le récit est beau.
Je suis bien curieuse de votre
retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire
si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter 😊
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire