Retour sur la lecture commune de mars 2019 : « Les cendres froides » - Valentin MUSSO
Quatrième de couverture
« Le
drame, quand on commence à creuser le passé, c'est qu'il faut aller jusqu'au
bout !
1999. À la mort de son
grand-père, Aurélien Cochet découvre que celui-ci aurait travaillé durant la
guerre dans un lebensborn, une maternité nazie accueillant des jeunes femmes
enceintes de membres de la SS. Au même moment, dans un petit village de la
Marne, une octogénaire sans histoire est retrouvée assassinée à la suite d’un
cambriolage. Les gendarmes soupçonnent très vite une mise en scène, mais ils
sont loin de se douter que cette retraité est la victime indirecte, plus de
cinquante ans après la fin de la guerre, de l’entreprise eugéniste nazie. Aidé
par une jeune universitaire, Aurélien Cochet va tenter de lever le voile sur le
passé de sa propre famille. Cambriolage, menaces, agression... Rien ne l'empêchera
de plonger au cœur d’un des programmes les plus mystérieux et les plus
terrifiants du IIIe Reich. Quitte à mettre ceux qu'il aime en danger... »
Résumé du livre, thèmes et
ressenti : proposé par Yvonne, merci !
L’histoire se passe en France fin
des années 1990.
Nous avons un personnage
principal, Aurélien Cochet, trentenaire, professeur en classe préparation
cinéma et audiovisuel, ardent cinéphile, goût hérité de son grand-père. Anna, sa
sœur cadette, restée très dépressive après le décès de leur père dans un
accident de la route à l’âge de 46 ans. Le doute du suicide a plané dans les
esprits, quand on sait que ce dernier, récemment divorcé, était atteint d’un
cancer. Leur mère, retirée dans le midi depuis son divorce, ne garde plus
beaucoup de contact avec ses enfants. La seule personne restée très proche
d’eux, le grand-père qu’ils nomment affectueusement « Abuelo ». Un
homme qu’ils respectent et admirent.
Ce grand-père, très protecteur,
nonagénaire, décède (8 avril 1999).
C’est à Aurélien qu’est donnée
la charge de classer la collection de films du vieil homme. Parmi les
innombrables bobines de film, une vieille boîte retient son attention par le
post-it récent collé dessus : Un nom : Héloïse Tournier et un
téléphone. La curiosité éveillée, il visionne le film datant des années 1940 (un
9,5 mm peu courant) : une vaste demeure, une dizaine de jeunes et belles
jeunes femmes souriantes enceintes ou pouponnant des nouveau-nés, des
infirmières, un drapeau avec la croix gammée, des personnages en uniformes de
SS et, terriblement incroyable, la
présence de son grand-père. C’est la douche froide.
Pour Aurélien, qui ne peut
admettre une quelconque connivence entre son grand-père et l’ennemi, commence une
quête pour connaître la vérité.
Aurélien prend contact avec
cette Héloïse Tournier. Il apprend que la jeune femme prépare un doctorat sur
les enfants franco-allemands illégitimes durant la guerre. Ce qui l’a conduite
à s’intéresser aux deux seules crèches en France, les lebensborn (la fontaine
de vie), maternités créées par les SS. Des femmes dites de race aryenne étaient
amenées à procréer avec des aryens pure souche, notamment les SS. Ces femmes
vivaient leur grossesse dans ces centres. Sachant que son grand-père, Henri
Cochet, jeune gynécologue à l’époque, avait travaillé dans un de ces foyers,
celui de Cernancourt, Héloïse avait pris contact avec lui pour recueillir des
informations.
---- ATTENTION
SPOILER --- ATTENTION SPOILER --- ATTENTION SPOILER --- ATTENTION SPOILER ---
Entre temps, la police enquête
sur la mort d’une femme de 80 ans, Nicole Brachet. On apprendra que cette femme
travaillait en étroite collaboration avec le grand-père dans le lebensborn de
Cernancourt.
Les confessions d’Héloïse,
poussent Aurélien à avancer dans son enquête sur son grand-père. Mais quelqu’un
cherche à l’en décourager, pour preuve son appartement saccagé, son chat
éventré et ce mot : Si vous tenez à
ceux que vous aimez, ne remuez pas le passé.
Pour corroborer ses menaces,
sa sœur se fait agresser.
Pendant ce temps, l’enquête des
policiers sur le décès de Nicole Brachet les conduit à soupçonner l’implication
d’un des parents proche du grand-père, Alice, fidèle compagne du vieil homme. Celle-ci
se livre spontanément à la police avouant qu’elle est l’auteur du crime et se
laisse arrêter.
Avant son arrestation, Alice confiera à Aurélien que son père était
un des bébés du centre de Cernancourt, sauvé par son grand-père des mains des
SS. Elle lui explique la fonction véritable qu’exerçait Henri en tant que
gynécologue, avoir un regard sur les agissements des SS sur ces bébés.
Après l’arrestation d’Alice,
nouveau rebondissement. Anna fait une tentative de suicide. Elle est sauvée in
extrémis. Elle a laissé une lettre à Aurélien. Dans cette lettre, elle lui
apprend qu’elle savait tout sur son grand-père et son père depuis déjà bien
longtemps. C’est elle qui a saccagé son appartement pour lui faire peur afin
qu’il cesse de fouiller et de trouver la vérité, elle désirait l’épargner. C’est
elle qui a intercepté la lettre de Nicole Brachet. Elle craignait le mal que
pouvait créer la confession de toute cette histoire à son grand-père qui, à ce moment-là,
était très faible. Elle s’est rendue chez Nicole Brachet, lui a demandé de ne
rien révéler. La femme lui a répondu « On ne peut pas cacher éternellement
la vérité ». Elles se sont disputées, Anna a pris le premier objet qui lui
est tombé sous la main et a frappé rageusement Nicole. C’est elle l’assassin,
aussi demande-t-elle à ce que les soupçons sur Alice soient écartés.
L’auteur, tout au long de
l’histoire, insère des paragraphes de manière épisodique, nous ramenant dans
les années quarante dans un Paris où les arrestations de juifs deviennent de
plus en plus fréquentes. Il nous narre le sort d’une jeune femme juive, Rachel,
à cette même époque. Le programme d’élimination des juifs est définitivement engagé.
Le père de Rachel, médecin, cherche à mettre sa fille en sécurité. A ce
moment-là, elle lui apprend qu’elle est enceinte mais que le géniteur refuse
toute paternité. Cette infortune offre au père la possibilité de sauver sa
fille. Par l’intermédiaire d’une femme, connaissant l’existence des lebensborn,
il va faire introduire Rachel, possédant par chance le physique de sa mère,
blonde aux yeux bleus, dans le centre de Cernancourt sous le prénom d’Yvonne.
C’est là qu’elle fera la connaissance d’Henri Cochet, le grand-père d’Aurélien.
Le journal intime que tient imprudemment Yvonne va être découvert par Henri. Il
va ainsi apprendre ses véritables origines. Yvonne décède en donnant naissance
à un petit garçon. Quelques jours plus tard, il y a le feu dans l’établissement. Les bébés
sont récupérés de justesse, mais un, manque à l’appel. C’est le fils d’Yvonne,
que l’on croit pris dans l’incendie. Henri et Nicole, l’infirmière, ont profité
de l’affolement pour récupérer l’enfant et le soustraire des SS. Après la mort
d’Yvonne, Henri s’était attaché au bébé. Il sera élevé par lui et son épouse,
sera ainsi préservé d’une adoption par une de ces familles allemandes destinées
à faire de ces enfants de bons petits soldats aryens.
C’est lui le père D’Anna et
d’Aurélien.
Epilogue : Anna écope de
8 ans de prison. Aurélien épouse Héloïse, un enfant naîtra de cette union.
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SPOILER --- STOP SPOILER --- STOP SPOILER --- STOP SPOILER --- STOP SPOILER ---
Un roman intéressant, mêlant
une enquête sur des secrets familiaux et découverte d’une page d’histoire,
passée sous silence, durant la deuxième guerre mondiale.
Les réactions phares qu’a suscités ce livre :
-
C’est très intéressant, agréable à lire mais
je ne suis rentré dans les émotions, avec les personnages.
-
Mais c’est très intéressant !
-
C’est comme un documentaire…
-
Au début c’est barbant, déroutant même !
-
C’est compliqué tous ces morceaux
-
On est en plein fake-news ! c’est un
secret de famille donc on ne pose pas les bonnes questions, on s’imagine des
choses et la vérité est déformée…
-
Ce qui est intéressant, c’est le secret de
famille justement
-
Moi, je trouve cette histoire tirée par les
cheveux, trop simple, elle manque de corps
-
Ah ouais ! Moi au contraire, je l’ai
trouvé puissante !
-
On apprend beaucoup de choses
La conversation s’est poursuivie sur les différents sujets que
fait apparaître le livre. Comme à notre habitude, nous avons évoqué nos
expériences, des documentaires, des films et séries, d’autres livres sont venus
agrémenter nos argumentations.
Nous concluons nos échanges animés et
très riches tant dans le positif que le négatif de ce livre, ainsi que sur le
savoir et les expériences de chacun. L’avis général sur ce livre est loin
d’être tranché et de faire l’unanimité ! Il est bien, oui et non. C’est
très amusant et enrichissant d’avoir autant d’avis différents sur une même
lecture. D’ailleurs c’est ce qui fait que nos Apéros littéraire sont si vivants
et toujours en toute convivialité.
Les lectures phares de mars 2019 :
ü
« Dernier été pour Lisa » - Valentin
MUSSO
ü
« Bel ami » - Guy de MAUPASSANT
ü
« Mémoires d’un Geisha » - Arthur
GOLDEN
ü
« Madame Chrysanthème » - Pierre LOTI
ü
« L’étranger dans la maison » - Shari
LAPENA
ü
« Le couple d’à côté » - Shari LAPENA
ü
« L’année du flamant rose » - Anne de
KINKELIN
ü
« Rêver » - Franck THILLIEZ
ü
« Syndrome E » - Franck THILLIEZ
ü
« Gataca » - Franck THILLIEZ
ü
« La maison d’à côté » - Lisa GARDNER
ü
« Une famille parfaite » - Lisa
GARDNER
ü
« Maudit karma » - David SAFIER
ü
« Sérotonine » - Michel HOUELLEBECQ
ü
« Cathares » - Sandrine BIYI
ü
« L’espoir est une terre lointaine » -
Colleen MC CULLOUGH
ü
« J’irai tuer pour vous » - Henri
LOEVENBRUCK
ü
« Couleurs de l’incendie » - Pierre
LEMAITRE
ü
« Avec toutes mes sympathies » -
Olivia de LAMBERTERIE
ü
« Comme toi » - Lisa JEWEL
ü
« La coupure » - Fiona BARTON
ü
« Captive » - Margaret ATWOOD
ü
« Nous étions ses bijoux » - Anne
MELAHEL
ü
« Les jours où je suis née » - Valérie
FRANCOIS
ü
« Belle maman et moi, déjantée la
suite » - Valérie PALUD
ü
« Les larmes du désert » - Alain
MAUFINET
ü
« Anna Plurielle » - Virginie VANOS
ü
« Haut le chœur » - Gaëlle
PERRIN-GUILLET
ü
« Le mur en partage » - Victoire
SENTENAC
ü
« Les embruns du fleuve rouge » -
Elisabeth LARBRE
ü
« La confrérie des mages, tome 1 : la
renaissance » - Emmanuelle FERRE
ü
« Ma bête » - Jean-François REGNIER
ü
« 7 jours (en) quête d’enfant » -
Kalya OUSMANE
ü
« La vieille dans les rouages » -
Hélène MERCIER
ü
« Hurler sans bruit » - Valérie VAN
OOST
ü
« Talents d’apprenti.e.s » - Christine
RIBEYREIX
ü
« Le destin des cœurs brisés, tome 1 :
les damoiselles de castel Dark » - JC. STAIGNER
Prochain
rendez-vous ?
En
avril, L’Apéro littéraire poursuit dans ses habitudes et nous nous retrouvons
le jeudi 25 avril à 19h30 à la médiathèque de
Tonneins.
Lectures communes à venir ?
-
Avril
2019 : « Mina, Wolfgang et moi » - Nelly MAGNAC – Présence de
l’auteure
-
Mai
2019 : « Le chien qui souriait en repensant à sa vie » - Lorenzo
MORELLO
Et pour finir …
Je vous souhaite à tous et toutes de bon mois d’avril ! Profitez
bien des belles journées qui arrivent pour lire de belles histoires… Attention
aux rechutes de températures ! ;)
Merci pour votre participation.
Nous remercions également Michel d’être notre porte-parole dans le
Républicain et dans Le petit journal J
Nous remercions également les libraires du LECLERC Culturel
Tonneins et de la médiathèque de Tonneins qui font tout leur possible pour nous
trouver les titres en temps et en heure, malgré les difficultés qui en
découlent.
A bientôt.
Amitiés,
Sandra.
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