Quand les non-dits, les tabous et les secrets sont transmis de manière viscérale, la souffrance reste reine.
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Année de parution : 2018
Nombre de pages : 234
ISBN : 978-2-362240881
Editions : In8 éditions
***Résumé (quatrième de couverture) :***
« 1944, Lestelle-Bétharram, Basses Pyrénées.
Sur dénonciation, les enfants juifs de la colonie de La Croix des Heuteurs sont arrêtés par les polices françaises et allemandes. Seul le petit Léon Alder en réchappe.
Soixante-dix ans plus tard, l'identité du coupable délateur fait la Une des journaux. Samuel Alder, fils de l'unique survivant, et Marie, fille du présumé dénonciateur, décident de faire équipe pour établir la vérité. Il découvrent bientôt que dans cette france « libre », les silences des uns se heurtent aux connivences des autres. Et que deux générations plus tard, les consciences sont encore au secret. »
***Quelques mots sur L’auteur : ***
Après avoir passé trente-trois ans dans le Nord et onze ans à Marseille, Gilles Vincent décide, en 2003, de poser valises et stylos dans le Béarn. Depuis quinze ans, il consacre le plus dense de sa vie à l'écriture. Il est aussi animateur d'atelier d'écriture en milieu scolaire, en prison, à l'hôpital. Les pages lues, écrites sont ses poumons, les mots, tout le sang qui l'habite... [Source_Éditeur]
***Maintenant, place au livre !***
Quand les non-dits, les tabous et les secrets sont transmis de manière viscérale, la souffrance reste reine.
Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, je vous embarque dans un livre étonnant ! Une ambiance ouatée, des secrets et des tabous, deux personnes qui cherchent la vérité, dans un petit coin de France, entre 1944 et maintenant…
Nous voilà dans cette famille Alder. Samuel contemple sa mère, ce petit bout de femme au caractère bien trempé, qui n’a de cesse de vouloir protéger les siens. Une mère possessive, qui n’a pas peur de sortir les griffes en cas de besoin. Samuel, c’est son fils. Un vieux garçon, instit' à Paris, mais qui, dès qu’il a un moment devant lui revient illico-presto dans la demeure familiale. Il y a cinq ans de ça, Léon, le père de Samuel est rentré tard d’une ballade journalière et n’a pas desserré les dents depuis ce jour !
Qu’a-t-il bien pu se passer ce jour là ? Quel bouleversement Léon a-t-il subit pour rentrer dans ce mutisme ?
Un matin de juillet 2010 alors que Samuel est en vacances et que Léon dort encore, Annah reçoit un coup de téléphone ! Le ciel lui tombe sur la tête ! Ni une, ni deux elle court acheter le journal pour vérifier. Samuel arrive à la table du petit déjeuner et voit sa mère rentrer toute chamboulée, un journal à la main. Une lettre a été retrouvée dans le nord de la France et le nom de celui qui a dénoncé la colonie de Lestelle-Bétharram est dévoilé. Le choc est là. Léon descend et découvre se qu’il se passe…
Léon n’est ni plus, ni moins que le seul enfant survivant de la rafle qui a eue lieu. En effet, cette colonie abritait des enfants juifs durant l’année 1944. Quelqu’un les a dénoncés et les polices françaises et allemandes ont débarquées un matin et ont embarqués tout le monde… Sauf Léon qui s’était échappé pour assister au vêlage d’une des vaches de son ami d’enfance. Léon vit depuis ce jour là dans la culpabilité de son absence. Samuel connaît cette histoire. Mais qui les a dénoncés ? Que s’est-il passé ce jour là ?
Ce même matin de juillet 2010, alors que Samuel sort pour prendre l’air, il tombe nez à nez avec Marie, la fille de celui qui fait la Une des journaux. Elle est persuadée de l’innocence de son père et veut comprendre. Samuel veut lui aussi comprendre ce qui s’est passé ce jour là et aider son père.
Bon, ok je m’arrête là ;p Mais il fallait bien que je vous mette dans le bain quand même :) Cette histoire est tellement pleine de surprises, de retournements de situations que si on ne comprend pas le départ, c’est compliqué !
Gilles Vincent, de par sa plume fluide et ronde, nous entraîne dans une histoire belle et addictive. Il nous plonge dans l’histoire avec une aisance surprenante. Il n’a aucun problème pour nous faire passer d’une époque à l’autre et sait mettre le doigt où il faut pour nous surprendre.
Combien de familles juives ou non, vivaient ou vivent encore dans les secrets de cette époque, de cette guerre qui a fait tant de ravage ? Combien de gens tiennent encore ce moment de vie comme tabou ? Gilles nous le livre, sur un plateau. Sans chichi, sans ambiguïté, sans anicroche et sans animosité. La guerre fait faire des choses. En ces temps là, personne n’est à l’abri de causer du tord à l’autre. Mais la vérité doit être mise sur la table. Ne serait-ce que pour pouvoir faire avancer les générations futures, pour pouvoir pardonner et ne pas, si possible, refaire les mêmes erreurs.
Gilles nous fait réfléchir. A ces non-dits. A ces silences. A ce besoin de savoir. A ce besoin d’aller de l’avant. Il le fait avec beaucoup de délicatesse, tout en douceur. C’est un sujet difficile et pourtant il lui donne une légèreté simple. Qu’est-ce que c’est agréable ! J’ai vraiment passé un très bon moment dans ce livre !
L’auteur nous plante un décor où l’on se projette facilement et où on imagine les endroits, on sent les odeurs et entend les bruits. Ses personnages sont très bien dessinés, les émotions qu’il leur donne sont juste bien dosées et on s’attache à chacun d’eux. Il fait reprendre vie au passé et nous embarque dans deux époques. Déchiffre l’histoire tout en laissant des portes ouvertes.
Je ne vous en dirais pas plus et vous laisse le plaisir de découvrir ce livre vraiment très sympa. Oui sujet difficile mais réalisé avec une belle âme et beaucoup de tact.
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je ne peux que vous recommander ce livre « Dans la douleur du siècle » de Gilles Vincent, édité chez In8, pour sa sensibilité d’écriture, pour les sentiments qu’il procure et cette ivresse de l’histoire et de l’Histoire. Des émotions fortes et un sourire au coin des lèvres…
Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter ;)
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