Une ambiance ouatée, cristallisée par des actes. L’être
humain est capable d’une adaptabilité déconcertante !
Année de parution : 2018 (en France)
Traducteur : Françoise TORCHIANA
Nombre de pages : 150
ISBN : 978-2-35178-657-4
Editions : Gallmeister
Résumé
(quatrième de couverture) :
« Margaret Stuart, fière épouse d'Alec, un fermier aisé de l'Iowa,
est heureuse en ménage lorsque sa sœur Elspeth arrive d'Ecosse pour venir vivre
avec eux. Mais alors que l'automne s'annonce et que l'amitié entre Elspeth et
Alec s'approfondit, une série d'événements vient mettre Margaret à rude
épreuve. Les émotions trop longtemps contenues, les sentiments qui s'abîment,
les relations qui évoluent imperceptiblement commencent à ronger son équilibre
et ses certitudes. Le triangle amoureux qui s'est formé entre Alec et les deux
sœurs devient un piège dramatique lorsque survient l'irréparable. Il faudra
alors sauver ce qui peut l'être. »
Quelques mots sur l’auteur :
WALLACE STEGNER est né en 1909
dans l'Iowa et a grandi dans divers états de l'Ouest américain. Lauréat du Prix
Pulitzer et du National Book Award, enseignant à Stanford puis à Harvard, il a
compté parmi ses étudiants des auteurs tels que Thomas McGuane, Raymond Carver
ou Edward Abbey… Il est mort en 1993, laissant derrière lui une œuvre composée
d'une soixantaine de romans et d'essais sur la défense des espaces sauvages. [Source_Amazon]
Maintenant, place
au livre !
Une ambiance ouatée, cristallisée par des actes. L’être
humain est capable d’une adaptabilité déconcertante !
C’est un auteur que je ne
connaissais pas et je remercie PartageLecture et les éditions Gallmeister pour
me l’avoir fait découvrir. C’est riche, le style n’est pas encore mature dans ce
roman (je pense), mais indéniablement
un talent de grande ampleur.
On rentre dans ce livre avec
une joie sensible et on commence à évoluer avec le personnage de Elspeth. Elle
vient de perdre ses parents et décide de répondre favorablement à l’invitation
de sa sœur Margareth et son mari Alec de venir habiter avec eux dans l’Iowa. De
fait, nos trois compagnons vont évoluer dans la ferme d’Alec, la plus belle, la
plus grande de tout le comté. Alec est un homme jeune, plein de vie qui aime
raconter des histoires et qui aime la vie. Sa femme, Margareth, elle est plus
dans les convenances, donner une certaine image de la société dans laquelle
elle veut se maintenir. Elspeth, petit bout de femme qui débarque avec sa joie
de vivre, va quelque peu bousculer l’ordre établi dans cette ferme. Elle
babille d’activité en activité et se rapproche indéniablement de la société
d’Alec. En effet, elle n’a pas grand monde à côtoyer et elle a les hormones qui
la démangent. Margareth décide d’inviter quelques hommes de son entourage afin
que sa sœur puisse jeter son dévolu sur un homme bon, fort et de bonne société.
Mais, mais, mais, Alec a déjà harponné doucement mais surement le cœur et la
tête de notre jeune Elspeth. Quand l’irréparable arrive et que Margareth s’en
rend compte, il va falloir sauver les apparences.
Dès lors, nous allons suivre
les pensées, les actes de Margareth en premier plan et les autres au second.
Il est de bon ton de rappeler
ici que nous évoluons dans le début du XXème siècle et que les mentalités sont
loin d’être ce qu’elles sont aujourd’hui. Cependant, je me pose beaucoup de
questions ! Oui, à cette époque le puritanisme est lourd, oui le pêché a
eu lieu et donne naissance à une vie. Mais pourquoi Margareth préfère se poser
en martyr aussi facilement et simplement ? Pourquoi Elspeth renonce ?
Et Alec, bon sang, c’est un homme ! A cette époque il peut taper du poing
sur la table ! Et il y a malgré tout, des possibilités !!!
Lesquelles ? De partir, d’inventer, de maquiller la vérité sans pour
autant tomber dans cette sombre situation. Oui, je suis révolté ! Oui, je
suis allé au bout et oui j’ai aimé !
Dès les premières pages, on
sent bien que l’ambiance est ouatée et que la tristesse n’est pas loin. Elspeth
le sent dès qu’elle entre dans la maison de sa sœur. Dans ce livre, Wallace
Stegner nous plonge dans la grisaille de cette demeure. Tant du côté des
personnages que de leurs émotions. Cette noirceur pour poursuivre, est profonde
et impacte tout le monde, y compris le lecteur. Cependant, l’auteur arrive à
donner une dimension qui me fait dire que ce livre est fort et lourd. Des
petits cailloux qui sont semés, par-ci, par-là. Puis de fil en aiguille, on est
pris dans le tourbillon des sentiments et des actes. On ne peut plus lâcher, on
va filer jusqu’à la dernière page…
Le style d’écriture est fluide
et envoutant. L’ambiance est lourde et pourtant il y a dans l’écrit quelque
chose qui nous pousse à continuer pour lire le style, pour connaitre la suite
de l’histoire parce qu’elle aussi nous accroche malgré tout. C’est noir, c’est
dur, mais oh combien percutant pour l’être humain. On a dans ce livre, la
psychologie négative et néfaste de nos possibilités.
Alors, pour être honnête, ce
livre me dérange autant qu’il me plait ! Parce qu’il est bien écrit, les
émotions sont fortes et franches. L’ambiance est lourde et elle m’a donné des
frissons à plusieurs reprises. A bien des moments j’ai voulu secouer ces
personnages et leur dire ma façon de penser ! Ce livre m’a révolté et m’a
attendri. Je ne peux que vous conseiller de le lire !
En bref, je ne sors pas
indemne de cette lecture !
Je suis bien curieuse de votre
retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire
si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter J
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