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15 févr. 2020

« Les poupées de Nijar » - Gilles VINCENT

 
Il nous chante une histoire et nous nous envolons avec les notes noires des gammes de la vie

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Année de parution : 2020
Nombre de pages : 365
IBSN : 979-10-307-0315-3
Editions : Au Diable Vauvert

***Résumé (quatrième de couverture) :***

« Au cœur des serres incandescentes de l'Andalousie, Thomas Volner, reporter-photographe, découvre la mer de plastique où des hommes travaillent par milliers pour inonder l'Union Européenne de fruits et légumes éclatants. Chaque jour, il côtoie la dévastation environnementale et les nouveaux esclaves de l'agroalimentaire. Mais quand des enfants de la région sont retrouvés suspendus aux arbres comme des oiseaux piégés, ce sont les silences du franquisme qui vont le submerger. Et l'insondable étrangeté des « poupées de Nijar »... »

***Quelques mots sur L’auteur : ***

Gilles Vincent a publié plusieurs polars aux éditions Jigal et Cairn. Il a reçu le prix Euro-polar et Cezam Inter-CE. Il vit dans le Béarn en Nouvelle-Aquitaine. [Source_Editeur]

***Maintenant, place au livre !***

Il nous chante une histoire et nous nous envolons avec les notes noires des gammes de la vie.

L’homme est une bête curieuse qui laisse son empreinte et qui nous est autant bénéfique que toxique !
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à découvrir cette petite pépite ! Elle renferme la dénonciation de la bêtise humaine, de ses travers et le devoir de mémoire. Quand le moderne rencontre l’histoire… Un parallèle d’une finesse aux petits oignons ! Je souhaite remercier, les éditions Au diable Vauvert et Gilles Vincent pour leur confiance.

Nous plongeons dans cette folie qui ronge celui qui reste et qui ne peut que comprendre pourquoi l’autre est parti… Thomas a merdé, Thomas c’est ce photographe du chaos, celui qui vadrouille à travers le monde avec son appareil photo, sa démarche de bad boy et une gueule d’ange. Ingrid n’a pas supporté la fois de plus, la fois de trop. Elle a pris toutes ses affaires et a déserté l’appartement.

Pour ne pas sombrer définitivement, Thomas va repartir sur ce qu’il sait faire, sur ce qu’il maîtrise, sur ce qu’il aime par-dessus tout, le reportage. Il déboule dans le bureau de son agence et repart avec un sujet. Direction Nijar. Face à cette mer de plastique, il part à la découverte du présent. Il plonge dans cet océan…
Et puis, arrivé sur place, aux informations locales, il découvre que des jeunes enfants sont enlevés puis restitués morts quelques jours plus tard, pendus à des arbres, comme des poupées de chiffons.
Quand son reportage sera fini, peut-être se penchera-t-il sur cette histoire… Quand son reportage sera fini…

Ne vous trompez pas Mes Loulous, nous plongeons bel et bien dans un polar, comme sait si bien le faire Gilles Vincent. On dévale les pieds joints, la pente méridionale de la Sierra Alhamilla qui nous entraîne dans cette réalité dramatique de l’Andalousie et plus précisément à Nijar dans la province d’Almeria, avec le vent puissant qui caresse ou agresse cette chaîne montagneuse. Dans le « jardin de l’Europe » comme le dit si bien la bien pensance. Il fournit des légumes et des fruits en toutes saisons, miraculeusement, sortis de cette terre sèche et caillouteuse. Mais à quel prix ?
Les Andalous en sont fières ! Mais les non-dits sont là, tapis dans l’ombre. La carte postale ? Thomas n’en n’a que faire. Il n’est pas là pour ça. Il dénonce, avec l’œil du chaos…

Des enfants disparaissent mais pour quelle raison ? Pourquoi ceux-là précisément ? Gilles nous amène avec un doigté délicat dans l’Histoire qui a ravagée l’Espagne. Sous le régime de Franco, des choses se sont passées bien sûr, mais certaines histoires restent malgré tout, peu connues. La puissance de l’auteur est de débusquer ces histoires, de les mettre sur le devant de la scène et de dévoiler leur impact sur les générations d’après.
Il nous emmène habilement dans l’ambiance Espagnole d’aujourd’hui avec cette société de consommation et des traces quelle garde de son Histoire.

Il modèle et triture ses personnages pour nous les rendre vivants. Ils nous passent des émotions arrachées, douces, complexes, fortes et emportées.
On sent tout le passé et le présent derrière chacun d’eux. Derrière chaque mot, chaque histoire. On voyage dans la psychologie et l’analyse du détail. Les sentiments sont puissants et ils nous font vibrer. Ils nous bouleversent et on en tremble, on comprend et on apprend.

Grâce à sa plume fine et mélodieuse, il nous transporte dans des paysages différents, dans un environnement à la culture sociale et sociétale ancrée et ses travers.
Il nous chante une histoire et nous nous envolons avec les notes noires des gammes de la vie. Il nous envoûte de ce parfum de non-dit, de cette fragrance de transpiration malodorante, mais aussi de cette délicate attention, que l’on nomme espoir.

C’est une histoire poignante que nous livre Gilles Vincent. Avec suffisamment de recul pour ne pas sombrer, mais assez de hargne pour faire passer les messages ! Le poids des mots, des phrases, des silences… Un roman coup de cœur, coup de poing. Tel un uppercut, il nous laisse sur le bord, là, KO.

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je ne peux que vous recommander ce livre « Les poupées de Nijar » de Gilles Vincent ! Une pépite qui ne demande qu’à être subjuguée par vos yeux et votre esprit. Une plume tendre et incisive, douce et mélodieuse, elle vous transportera dans ce que l’être humain a de plus enfoui… l’innommable et la beauté !

Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter 😊


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