Rechercher dans ce blog

17 juin 2021

Pote cast' du Bibou c'est... Francette OLLIER-BLANC

 


[POTE CAST'] Coucou Les Loulous, aujourd'hui je vous fais découvrir Francette Ollier-Blanc ! Une femme épatante, une mamie flingueuse pleine d'humour et adorable !

Francette, passons aux choses sérieuses ! Nous avons tous eu la chance de découvrir une brève biographie de toi sur la page de la librairie libellule et de te voir au salon Beaupuy se livre, mais moi je veux en savoir plus !

***Présente-nous ta bibliothèque !

Multiple !! Polars, souvent, surtout français et nordiques. Essais. Romans de toutes catégories (sauf science-fiction et romance, (bien que, quand ça me prend, pour voir …)). Je croule sous les livres que je ne sais plus où ranger chez moi … J’en achète quelques neufs mais beaucoup d’occasion, et je suis abonnée à la bibliothèque de mon village où je peux me servir sans limites …

***Quel genre de personne es-tu dans la vie ?

D’une grande sagesse…mais qui m’est venue avec l’âge … Prendre désormais les choses avec philosophie et toujours en positif… Bien vivre le temps qu’il me reste …

***Quelle auteure es-tu ?

Une dame qui ne voit pas le temps passer devant son clavier. Je n’aurais jamais cru y trouver tant de pur plaisir.

***Pourquoi écris-tu ? Qu’est-ce qui t’a motivé à le faire ?

J’écris parce c’est l’air que je respire. Ma manière de parler avec le monde. Mon père (autodidacte fou de lecture) écrivait déjà, et j’ai baigné sans effort dans les mots depuis le jour de ma naissance. Ne pas pouvoir écrire occasionnerait un manque énorme, voire un handicap.

***Et quel genre écris-tu ? Pourquoi avoir choisi ce genre plutôt qu’un autre ?

J’écris des histoires dans lesquelles il faut tirer un fil jusqu’à la chute finale, de préférence imprévisible. Donc plutôt des enquêtes policières, mais aussi des romans où le personnage est en quête de quelque chose. J’aime à inventer des histoires sans savoir comment elles finiront, cela me donne beaucoup de coupes et de fausses pistes que je rectifie en relisant mille fois, mais je ne sais pas travailler autrement.

***Comment te vient l’inspiration ?

Causes multiples. Soit une histoire vécue que j’ai bien connue, soit plutôt une étincelle un jour, à partir d’un décor que j’ai aimé et où j’ai eu envie de placer des personnages. Mais l’inspiration s’alimente au fur et à mesure que le livre avance, on part d’un détail souvent minime (une simple phrase parfois) et petit à petit les images arrivent, souvent faites de mes souvenirs …

***Comment choisis-tu le titre de tes livres ?

Hou !!! J’en « ressens » une bonne dizaine tout au long de mon écriture …je les note …le choix se fait à la fin et après avis de mes correcteurs éventuels. Parfois je regrette, après …Ils doivent présenter des critères spéciaux, harmonie des mots, sonorité, brièveté, parler du livre sans rien dévoiler …etc …pas toujours facile.

***Quel est ou quels sont le(s) but(s) de tes livres ?

Une histoire pour parler aux autres. Donc aux lecteurs. D’abord leur « offrir » ma parole, mon récit, puis attendre les leurs en retour, c'est-à-dire construire un échange. Comme tendre la main. Comme si nous allions parler dans la même langue, et en être heureux.
Ce n’est pas une formule de courtoisie. C’est une nécessité.

***Qu’est-ce qui te fascine le plus dans l’écriture ?

L’addiction aux mots … je peux passer des heures à remanier un paragraphe, travailler une phrase, chercher des synonymes … sans me lasser.

***Pour toi, tes livres sont destinés à quel(s) public(s) ?

Public adulte, tranquille, un brin exigeant, sans trop de « perturbations hormonales » (ni trop ado ni trop speedé…) Des gens qui ont envie d’arriver à la dernière page sans avoir perdu leur temps, avec le sentiment d’avoir passé un moment agréable…

***Quels sont les aspects humains que tu considères comme les plus importants quand tu rencontres ton lectorat ?

Quelque chose qui nous unit au moment de l’échange, de l’ordre de l’empathie, genre gâteau partagé… « Écrire, c’est se coucher soi-même sur le papier » (ce n’est pas de moi …). Quand j’écris je me « donne à voir ».
Ces rencontres par livre interposé déclenchent souvent chez les gens un besoin de s’ouvrir à l’autre. Ils « donnent à voir » un morceau d’eux-mêmes. La dimension psychanalytique dont usent certains lecteurs, si elle est parfois lourde à écouter, je la vis comme un cadeau. Je rentre des divers salons fatiguée physiquement, mais toujours sur un petit nuage …

***Et toi, quel genre de lectrice es-tu ?

J’ouvre beaucoup de livres. J’en lis à fond 1 sur 5 environ. Si je n’accroche pas avant la page 10, je renonce. Par contre, certains, je peux les relire (tout ou partie) à la demande. Je déteste les entrées de livres qui traînent. Je déteste le m’as-tu-vuisme, les clichés, l’écriture facile, le parisianisme… Je déteste les auteurs qui écrivent plus pour eux que pour le lecteur. J’ai renoncé aux auteurs commerciaux…Je n’aime ni Musso ni Aurélie Valogne ni Virginie Grimaldi…etc (la liste est longue). C’est l’histoire du miroir devant lequel tu te maquilles. Écrire ce que le vulgum pécus attend, lui re-sucer sous une autre forme ce qu’il respire tous les jours, j’appelle ça de l’arnaque à la lecture. Ne rien apporter à un lecteur que son propre reflet (même arrangé) est la pire des insultes qu’on puisse lui faire. Lire, c’est sortir de son monde connu (aujourd’hui on dit zone de confort). Lire, c’est apprendre quelque chose, aussi peu que ce soit, un mot nouveau, le parfum d’une époque, un site à visiter… Car apprendre c’est du même niveau que manger ou boire : indispensable à la survie de l’homme.

***Que nous conseillerais-tu de lire ?

Je conseille de goûter à tous les plats, on ne sait jamais par avance. Le plaisir d’un mauvais bouquin existe, parce qu’il a chatouillé en nous quelque chose de régressif. Mais en règle générale, il faut juste éviter de récidiver. Je conseille tout ce qui est bien écrit. Classique ou moderne. Les grandes œuvres se relisent avec plaisir. S’imprégner de belle écriture, c’est ensuite pouvoir mettre en mots n’importe quelle histoire. En ce moment je me régale de Sylvain Tesson, par exemple, et j’ai Michel Serres sur ma table de nuit. Emmanuel Carrère aussi … Tous ces gens ont une grande force d’écriture, que l’on ressent et qui marque.
Une œuvre qui franchit le temps et les modes apportera forcément quelque chose. Il n’y a pas de honte à relire Camus, ou, « les hauts de Hurlevent », « le portrait de Dorian gray », « le voyage au bout de la nuit »…
Attention aux prix littéraires … des pièges parfois. Souvent commerciaux, maintenant. Qui s’éteignent d’eux-mêmes, et c’est heureux. Plus on lit, mieux on sait choisir ses lectures...

***Qu’est-ce qui t’as le plus marqué dans ta vie d’auteure ?

La surprise de me découvrir capable d’écrire 300 pages qui se tiennent … De savoir mieux lire les écrits des autres … De lire le plaisir dans les yeux des gens … D’inspirer du respect à certains … De ne compter que pour du beurre aux yeux de certains éditeurs …

***Enfin, si tu avais une baguette magique qui te permet de te faire écouter du monde entier pendant 10 secondes, quel serait ton message ?

Écrivez, si l’idée vous effleure ! Écrivez ! N’importe quoi, n’importe comment, même peu, même mal, mais sortez de vos tripes tout ce qui vous vient ! Lâchez les freins, libérez-vous, au plus profond de vous!
Vous mettrez en forme après. Vous aurez tout le temps. C’est après que vous saurez jeter l’inutile, le superflu, le vain… Ce qu’il en restera, ce sera VOUS, grandi et serein. Vous pourrez alors l’offrir au monde et le partager avec lui.

Un énorme merci ma chère Francette pour ces confidences 💝

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire