[POTE CAST'] Coucou Les
Loulous, aujourd'hui je vous fais découvrir Serge Legrand-Vall !
Un homme animé par la passion !
Serge, passons aux choses sérieuses ! Nous avons tous eu la chance
de découvrir une brève biographie de toi sur la page de la
librairie libellule et au salon Beaupuy se livre, mais moi je veux en
savoir plus !
***Quelle est ta
bibliographie ?
J’ai à ce jour 6
livres publiés.
Un essai : Toulouse
Bordeaux l’un dans l’autre, un recueil de nouvelles : Objets
littéraires, Et quatre romans : Les îles du santal, La part du
requin, La rive sombre de l’Ebre, Reconquista.
***Quel genre de personne
es-tu dans la vie ?
Ce sont mes proches qui
pourraient le mieux en parler.. Je pense qu’ils pourraient dire que
je suis d’un caractère facile et fidèle en amitié. Moi, je
sais être curieux et tenace dans ce que j’entreprends. J’ai
beaucoup de facettes.
***Quel auteur es-tu ?
Je suis habité par mes
sujets et mes personnages. Je vis avec eux, parfois, je cours
derrière eux.
***Pourquoi écris-tu ?
Qu’est-ce qui t’a motivé à le faire ?
J’écris pour
m’alléger. D’abord parce que l’écriture est la plus belle
façon de sublimer mes obsessions. Et parce que c’est ce que
je sais le mieux faire.
***Et quel genre écris-tu
? Pourquoi avoir choisi ce genre plutôt qu’un autre ?
Mon genre de prédilection
est le roman. Il permet toutes les libertés.
***Comment te vient
l’inspiration ?
Je n’ai pas besoin de
la chercher. Mon monde imaginaire est suffisamment dense pour que je
n’aie qu’à tirer un fil et le livre suit. Ce qui n’empêche
que l’écriture demande beaucoup de travail, de longue
haleine.
***Comment choisis-tu le
titre de tes livres ?
Cela dépend. J’ai dû
en chercher certains pendant des mois. D’autres me sont venus tout
de suite. J’en parle avec l’éditeur. Il y a souvent une
évidence qui s’impose.
***Quel est ou quels sont
le(s) but(s) de tes livres ?
Comme dit Julien Gracq,
“J’écris des livres pour savoir ce qu’il y a dedans.” Mes
livres sont autant de pistes de recherches de choses que j’ignore
et que je découvre en écrivant.
***Qu’est-ce qui te
fascine le plus dans l’écriture ?
J’aime la perte de
contrôle. Ces moments où l’inconscient prend le pouvoir et envoie
des informations qui prennent le pas sur la volonté,
influencent les personnages et font dévier le roman dans des
directions inattendues.
***Pour toi, tes livres
sont destinés à quel(s) public(s) ?
Il sont destinés à tous
les lecteurs, dès l’adolescence.
***Quels sont les aspects
humains que tu considères comme les plus importants quand tu
rencontres ton lectorat ?
La sincérité. Un livre,
c’est un partage et une rencontre. J’aime la complicité qui naît
entre un lecteur et moi quand il ou elle me raconte son rapport
avec les personnages et les émotions ressenties.
***Et toi, quel genre de
lecteur es-tu ?
Je lis beaucoup. Pour mon
plaisir bien sûr et aussi pour enrichir mes connaissances de sujets
sur lesquels j’écris. Mes goûts sont très éclectiques.
***Que nous
conseillerais-tu de lire ?
Je peux vous conseiller
quelques-uns de mes livres fétiches : Le maître et Marguerite, de
Mickaël Boulgakov, Le livre du rire et de l’oubli, de Milan
Kundera, L’œuvre de Dieu, la part du diable, de John Irving,
Beloved, de Toni Morrisson, Un privé à Babylone de Richard
Brautigan. Et pour les auteurs français récents : Leïla Slimani,
Laurent Gaudé, Jérôme Ferrari, JMG Le Clézio…
***Qu’est-ce qui t’a
le plus marqué dans ta vie d’auteur ?
Mes résidences
d’écriture ont été des moments très puissants, de découverte
de lieux, de rencontres. Mon séjour à Barcelone pendant l’été
2018, par exemple, m’a permis d’entrer complètement dans
le livre que j’écrivais à ce moment-là et de lui donner une
incarnation que je n’aurais pas pu trouver autrement. Et des
amitiés durables m’en sont restées.
***Enfin, si tu avais une
baguette magique qui te permet de te faire écouter du monde entier
pendant 10 secondes, quel serait ton message ?
Éradiquons les guerres,
détruisons les armes. Supprimons la puissance de l’argent et la
logique du profit. Préservons la terre. La valeur humaine est la
seule qui vaille.
Merci, beaucoup Serge
pour toutes ces confidences !
La bibliographie de Serge
Legrand-Vall :
Reconquista
Automne 1944. Dans les Pyrénées battues de neige et de pluie, s'avancent les maquisards espagnols. Ils viennent de libérer l’Ariège des occupants allemands et lancent maintenant une offensive contre Franco, dernier avatar fasciste d’Europe. Parmi eux, Mateu, ex-policier barcelonais réfugié en France, qui entend racheter ses erreurs en tombant l’arme à la main. Mais l'opération Reconquista tourne court, la brigade tombe dans une embuscade et Mateu se retrouve bientôt seul dans la montagne. Affaibli par un sevrage alcoolique brutal, la faim et le froid, hanté par sa mémoire, Mateu doit choisir : s'abandonner à la mort, ou lutter pour survivre.
À travers l'épopée de ce personnage ambigu, Serge Legrand-Vall nous offre un splendide roman historique à deux temps, entre l'effervescence révolutionnaire de la Barcelone de 1936 et les maquis pyrénéens de1944.
Toulouse Bordeaux, l'un dans l'autre
Rivales, jalouses, aux antipodes l’une de l’autre, Toulouse et Bordeaux ? Une ville latine pleine d’énergie, contre une ville froide et nostalgique ? Et si Toulouse et Bordeaux s’assemblaient au contraire comme deux gouttes de Garonne ?
Pour trouver leur air de famille, il faut entrer dans leur histoire, chercher derrière leurs façades de brique et de pierre les souvenirs et la culture qui les unissent. Les villes ne partagent-elles pas l’héritage de la langue d’oc, ne cultivent-elles pas leur tropisme espagnol, ne se régalent-elles pas des mêmes recettes, ne se rencontrent-elles pas sur les mêmes stades ?
Bien sûr chacune a sa personnalité, sa géographie, ses intérêts. Toulouse et Bordeaux sont loin d’être identiques, mais elles sont semblables. L’un dans l’autre, il y a de la brique dans le port de la Lune comme il y a de la pierre dans la Ville rose. Cette quête de liens est aussi celle de l’auteur qui, un pied ici et l’autre là, a cherché les ressemblances pour se rassembler. Leurs unions médiévales, leurs semblables combats pour des indépendances perdues, leur lien-fleuve, transportant pendant des siècles les marchandises de l’une à l’autre, leurs solidarités croisées des périodes troubles, de la Révolution à l’Occupation…
Après une rupture amoureuse, Alban, âgé de dix-sept ans, décide brusquement de quitter sa famille et son métier de batelier pour le grand large. C est le Bordelais, en partance pour un voyage de trois ans, qui l accueille à son bord. Quand le trois mâts met l ancre dans la baie de Taiohae, aux Marquises, le jeune mousse est ébloui par la rencontre avec une civilisation dont les valeurs sont aux antipodes de la sienne. Dans les tribus de l île de Nuku Hiva, la vie insouciante, sous la protection du peuple des dieux, est inchangée de mémoire d homme. Les guerriers coupent le bois de santal alors que leurs sensuelles vehines s affairent au quotidien. Mais, le temps de cette escale, chacun prend peu à peu conscience des bouleversements dont ce nouveau contact est annonciateur.
Nukuhiva, archipel des Marquises, 1842. Hina et Heetai, fille et fils d'un marin français déserteur et d'une indigène, sont témoins de l'arrivée d'une escadre de guerre française dans leur île. Alors que leur mère vient de succomber à une épidémie, leur père Alban, qui en vingt-cinq ans s'était fondu dans sa tribu adoptive, sombre dans la mélancolie.
La sœur et le frère doivent-ils fuir les nouveaux arrivants ou se risquer à créer des liens avec eux ? Car qui mieux que ces "demis", peut comprendre à la fois la pensée magique de leur peuple et les calculs des blancs ?
Lorsque les tensions accumulées entre tribus et occupants dégénèrent en conflit armé, le moment est venu pour les deux franco-marquisiens de choisir leur camp.
Mais comment trouver sa place lorsqu'on est double ?
Inspiré de faits réels, La part du requin évoque l'appropriation française des îles Marquises et l'ultime révolte indigène. On y rencontre l'amiral Dupetit-Thouars, le conciliant roi Temoana et son cousin rebelle Pakoko, mais aussi un officier français amoureux, un prêtre indigène intransigeant sur les sacrifices, un ancien guerrier devenu homme-femme et des déserteurs de diverses nationalités, dont le plus célèbre n'est autre qu'Herman Melville, qui fit escale sur ces îles.
Ce troisième roman de Serge Legrand-Vall revisite la courte période qui a précipité le monde traditionnel marquisien vers les bienfaits incertains de la civilisation.
Avril 1938. L’offensive des troupes franquistes sur le haut-Aragon fait fuir des milliers d’Espagnols vers la France par les cols pyrénéens. Au cours de cette première “retirada”, une femme épuisée accouche en pleine montagne, dans la neige. L’enfant sera français. Son père, resté sur le front, ne reviendra pas de la bataille de l’Èbre. À partir de cette histoire authentique, l’auteur retrace l’itinéraire d’une femme et de ses parents réfugiés qui ont décidé, pour rebâtir leur vie en France, de ne plus jamais parler des déchirements de la guerre. Le poids de ce silence suscitera chez Antoine, le fils devenu adulte, une vocation de journaliste. La mort prématurée de sa mère lui offre la possibilité de rompre ce pacte d'oubli. Vingt-six ans plus tard, guidé par des lettres retrouvées de son père, il part en Espagne pour comprendre ce que personne n’a pu lui raconter.
Objets littéraires
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